Patron d'une entreprise de crypto enlevé: "Il faut traiter les kidnappeurs comme les terroristes"

Les crypto, c’est le nouvel eldorado des investisseurs. Donc forcément c’est aussi l’eldorado des criminels. Le banditisme s’adapte à toutes les époques. Mais les kidnappings, ça raconte surtout quelque chose de la brutalisation de notre société. Voler, c’est mal, mais prendre en otage des familles, c’est monstrueux. Et on a déjà connu ça.
Le premier kidnapping à avoir traumatisé l’opinion, c’est celui du fils de Charles Lindbergh. Lindbergh était une célébrité aux Etats-Unis, le premier aviateur à avoir traversé l’Atlantique sans escale. Et en 1932, son fils d’à peine deux ans est enlevé en pleine nuit dans son appartement de New York. Les ravisseurs laissent une note avec une demande de rançon. La somme est versée, mais l’enfant est retrouvé mort deux mois plus tard.
Cette histoire sordide va traumatiser l’Amérique pour longtemps. C’est hélas le début d’une pratique criminelle qui va prospérer après la deuxième guerre mondiale.
Les riches et grands patrons sont visés. Et ça va toucher la France. En 1960, le petit-fils du patron de la marque Peugeot, 4 ans et demi, est kidnappé alors qu’il était en train de jouer dans un parc. Les ravisseurs réclament 50 millions d’anciens francs, 1 million d’euro d’aujourd’hui. L’affaire est très médiatisée. On ne parle plus que de ça.
Evidement, la question qui s'est posée c’est : faut-il payer et céder aux ravisseurs ? La police est pour la manière forte, on ne paye pas. Mais la famille Peugeot refuse et paye. L’enfant est libéré, et les criminels seront retrouvés et condamnés.
Le kidnapping est aussi politique
Pas seulement, ça touche les puissants en général. Le kidnapping, c’est aussi politique. D’ailleurs ça va surtout prospérer en Italie. Dans les années 1970, c’est ce qu’on appelle "les années de plomb", un moment de grande violence avec des militants d’extrême gauche qui kidnappaient tout ce qui bougeait.
Et en 1978, coup de tonnerre : ils enlèvent Aldo Moro, un des hommes politiques les plus populaires d’Italie. Les ravisseurs réclament la libération de plusieurs terroristes emprisonnés. Le gouvernement se lance dans un bras de fer. Il en fait une question de principe. Le monde entier en parle. Même le pape prend la parole et demande la libération d’Aldo Mauro. Rien n’y fait. Moro est finalement assassiné.
Les ravisseurs qui pratiquent le kidnapping, ce sont des terroristes. Il faut les traiter comme tels. Durement dès maintenant parce que sinon, ça va se normaliser. Et à la fin, on n’aura plus aucun contrôle sur la situation. C’est un rapport de force qu’il faut instaurer tout de suite. La France Apolline, c’est pas le far west.