Policiers municipaux tous armés? "C'est une manière d'envisager un déchargement des forces nationales"

Un rapport parlementaire remis ce mardi au gouvernement prône d'armer par défaut les policiers municipaux. Les maires qui ne souhaitent pas armer leur police municipale devront, contrairement à ce qui se fait aujourd'hui, faire part de leur refus aux autorités. Une mesure qui vise à délester la police nationale, comme l'explique Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Cesdip, auteur de Que fait la police? Le rôle du policier dans la société (éd. de l’Aube), invité ce mardi de Bourdin Direct.
"Cela s'inscrit dans la Police de sécurité du quotidien. Quand (le ministre de l'Intérieur) Gérard Collomb lance la police de sécurité du quotidien en février, il dit qu'il veut plus de synergie entre les forces nationales, les forces municipales et la sécurité privée. C'est une manière d'envisager un déchargement des forces nationales qui sont très occupées par un certain nombre d'obligations - lutte contre la criminalité organisée, terrorisme…- en confiant de plus en plus aux policiers municipaux la lutte contre les incivilités et la petite délinquance".
"La police nationale est plutôt favorable à un armement des policiers municipaux", assure d'ailleurs Mathieu Zagrodzki. Quant à la population, le chercheur explique qu'elle y est souvent favorable. "À Beauvais, maire et habitants étaient contre, mais depuis que les policiers municipaux sont armés l'opinion s'est renversée".