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Prêches de l'imam de Bagnols-sur-Cèze: un "appel à la haine", selon le préfet

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Alors que depuis lundi, l'imam de Bagnols-sur-Cèze multiplie les apparitions pour se défendre après avoir été épinglé pour un prêche anti-français, c'est le préfet du Gard qui lui a répondu ce mardi matin. Sur France Info et BFMTV, il a affirmé que plusieurs prêches récents de Mahjoub Mahjoubi constituaient "des appels à la haine"

Le préfet du Gard Jérôme Bonet a estimé mardi que "plusieurs prêches" récents de l'imam tunisien de la mosquée de Bagnols-sur-Cèze, dont Gérald Darmanin a demandé l'expulsion, constituaient bien des "appels à la haine" et ne relevaient pas du simple "lapsus".

"Oui, évidemment, il y a appel à la haine", a déclaré sur la radio Franceinfo Jérôme Bonet, interrogé sur une vidéo dans laquelle l'imam Mahjoub Mahjoubi qualifie notamment le "drapeau tricolore" -sans préciser s'il parle du drapeau français- de "drapeau satanique" qui n'a "aucune valeur auprès d'Allah". Mais "ce n'est pas que cet extrait de vidéo qui a justifié la réaction du ministre de l'Intérieur", a précisé Jérôme Bonet.

Dans un message posté sur X dimanche, le ministre indiquait avoir demandé au préfet de signaler "les propos de l'imam au procureur de la République". Lundi, le parquet de Nîmes a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme. Sur Franceinfo, Jérôme Bonet a indiqué que cette mosquée de Bagnols-sur-Cèze, "probablement à la dérive", faisait l'objet d'un suivi depuis plusieurs mois. Et cette "dérive est consacrée par plusieurs prêches récents".

"Il y a bien d'autres choses que ce pseudo lapsus"

"Il appartiendra au parquet de caractériser les infractions, mais quand j'entends parler d'un 'lapsus' au sujet des drapeaux, c'est un lapsus qui dure plusieurs dizaines de minutes, (avec) des propos qui ne touchent pas qu'à la question du drapeau, qui tiennent également à la place de la femme, du peuple juif qu'il désigne comme un ennemi". "On est sur des contenus qui remettent fondamentalement en cause nos valeurs", a insisté Jérôme Bonet.

"Il y a plusieurs dizaines de minutes de prêches qui ont été analysés et qui recèlent bien d'autres choses que ce pseudo lapsus", a répliqué sur Franceinfo Jérôme Bonet lundi.

Outre l'enquête du parquet, "il y a le volet du droit au séjour, qui fait l'objet comme l'a souhaité le ministre de l'Intérieur d'une instruction pour voir les modalités selon lesquelles nous pourrons le cas échéant retirer le titre de séjour de cette personne", a aussi expliqué le préfet. "C'est ce que permet la nouvelle loi immigration. Doit-on conserver sur notre territoire des gens qui tiennent des propos qui contestent à ce point nos valeurs ?", a-t-il conclu.

La rédaction avec AFP