Prise d'otage à Dammartin: les auditeurs d'RMC racontent ce qu'ils ont vu

La traque des frères Kouachi, soupçonnés d'avoir perpétré la tuerie à Charlie Hebdo, s'est déplacée ce vendredi matin de Picardie en Seine-et-Marne, où une prise d'otage était en cours dans les locaux d'une petite entreprise de Dammartin-en-Goëlle. Des témoins ont appelé RMC au 3216. Ils racontent.

Ils travaillent sur la zone, sont riverains, ou ont un membre de leur famille concerné par les évènements en cours dans la zone industrielle des Prés-Boucher à Dammartin-en-Goële, où se seraient réfugiés les frères Kouachi, auteurs présumés de l'attentat contre Charlie Hebdo. Ils ont appelé le 3216 pour témoigner sur RMC.

C'est Jamel, le premier qui a appelé Jean-Jacques Bourdin. Il travaille dans la zone industrielle. "Un hélicoptère vient d'atterrir dans ma société avec le GIGN, raconte-t-il. Il a déposé des hommes en noir, probablement du GIGN. Ils m'ont dit de sortir du camion et de me mettre à l'abri. Ils sont rentrés dans ma société. C'est vraiment en face. Oh là là. Ils vont peut-être aller sur les toits. C'est dingue".

Oscar, lui, se trouve sur le parking de Kuehne Nagel, une des sociétés basées aux Prés-Boucher, lorsqu'il appelle RMC.

"Je m'apprêtais à m'enregistrer pour le chargement de mon camion, et j'ai entendu quatre coups de feu. Cinq minutes après, les gendarmes sont venus pour bloquer la zone. Il y a deux hélicos des forces spéciales, de l'armée, et deux hélicos des gendarmes. Ils ont atterri, des hommes en sont sortis. Depuis les hélicos tournent en position stationnaire au-dessus de notre tête".

"Les hélicoptères sont juste au-dessus de notre toit, c'est effrayant"

Alessandro, explique, ensuite: "Une très bonne amie m'a appelé en larmes, pour me dire que son beau-frère a vu les (assaillants). Ils sont rentrés une première fois dans une entreprise prenant des gens en otage, mais ils sont ensuite allés dans une autre entreprise plus grosse avec plus de personnel, c'est là qu'ils ont relâché son beau-frère, qui a été pris en charge par la police. (…)". "Il y a beaucoup de société là-bas, ils ont bien choisis leur coin", ajoute-t-il.

"Les hélicoptères sont juste au-dessus de notre toit, c'est effrayant, on a peur", raconte ensuite Mme Pena à Jean-Jacques Bourdin, dont le logement se situe juste en face de la société où pourraient se trouver les frères Kouachi.

Grégory a lui aussi appelé le 3216 pour témoigner. Ce riverain est confiné chez lui. Au téléphone, on entend le bruit des hélicoptères positionnés au-dessus de chez lui. "J'ai vu les snipers se positionner sur les toits de la société X (société que nous ne nommerons pas, NDR). J'ai comptabilisé trois hélicos de la gendarmerie, et deux kakis de l'armée. La zone est assez étendue quand même. On m'a demandé de fermer les volets. Tous les accès à la zone sont fermés".

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Philippe Gril avec Jean-Jacques Bourdin