Prise d'otages dans une prison de l'Orne: qu'est-ce que l'ERIS, appelée en renfort?

Faut-il construire plus de places de prison en France? - AFP
La prise d'otages est "en cours". Deux gardiens de prison sont retenus en otage mardi à la maison d'arrêt de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, et l'un d'eux a été blessé.
"Ce matin à 10h15, un détenu du quartier maison centrale de Condé-sur-Sarthe. Un surveillant a été blessé à l’œil droit" précise le ministère de la Justice.
"Des négociations ont été engagées, tandis que les équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) de Rennes sont actuellement en route vers la maison centrale ; les forces de sécurité intérieure sont également mobilisées et le parquet est saisi. Une cellule de crise a immédiatement été ouverte" peut-on lire.
Moins connue du grand public que le RAID, l'équipe d'élite de l'ERIS est spécialisée dans ce genre de situation.
Véritable corps d'élite de l'administration pénitentiaire, ces Équipes régionales d'intervention et de sécurité ont été crées en 2003. Basées à Bordeaux, Dijon, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse, elles comptent 344 membres et ont succédé au GIGN et au RAID appelés dans les prisons.

Les ERIS ont six missions principales (15.000 opérations effectuées depuis la création), notamment le maintien de l'ordre en cas de mouvement des détenus (91 en 2016), les escortes des personnes dangereuses (550 en 2016), les fouilles des cellules...
Dans un monde carcéral de plus en plus violent avec une moyenne d'une "agression par jour contre les gardiens", selon le patron des ERIS à Toulouse qui a requis l'anonymat à l'AFP en 2017, le danger peut être partout.
Hors mission, les membres des ERIS, des anciens gardiens sélectionnés drastiquement puis formés pendant dix semaines par le GIGN, s'entraînent. Pour les exercices, comme avant chaque intervention, tout commence avec la réunion "SMEP" (situation, mission, exécution, place du chef).
Critiquées par le passé pour leur violence et condamnées par la justice (arrêt de la Cour européenne des Droits de l'homme le 20 octobre 2011), les ERIS filment désormais leurs interventions.
En 2006 à Paris, 2011 à Toulouse et 2015 à Lyon, les ERIS ont été renforcées par des unités cynotechniques.