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Nouvelle prise d'otages à Condé-sur-Sarthe: la sécurité avait pourtant été renforcée après l'attentat de 2019

Nouvelle prise d'otages à Condé-sur-Sarthe: la sécurité avait pourtant été renforcée après l'attentat de 2019

Nouvelle prise d'otages à Condé-sur-Sarthe: la sécurité avait pourtant été renforcée après l'attentat de 2019 - RMC

Cette maison d'arrêt, de 220 places, a été construite en 2011: elle est considérée comme l'une des plus sécurisée de France.

La troisième prise d'otage en seulement deux ans. Deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, ont été agressés mardi matin par un détenu qui les retenait en otage.

Le détenu qui a pris mardi en otage deux surveillants à la prison de Condé-sur-Sarthe, s'est rendu en début d'après-midi sans avoir été blessé, a annoncé sur Twitter le ministre de la Justice Dupond-Moretti. "La prise d'otage est terminée. Le détenu s'est rendu", a précisé le Garde des Sceaux, en apportant son "soutien" aux deux surveillants, dont l'un a été légèrement blessé.

Né en 1987, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour viol et meurtre, a précisé une source policière. Selon le ministère de la Justice, il ne présente pas de profil "terroriste ni radicalisé". 

Cette maison d'arrêt, de 220 places, a été construite en 2011 et ouverte en janvier 2013: elle est considérée comme l'une des plus sécurisée de France. 

Pourtant, elle est le théâtre de plusieurs prises d'otages depuis 2019: la dernière prise d'otage en prison remonte au 11 juin 2019 et s'était déroulée également à la prison de Condé-sur-Sarthe. Francis Dorffer, muni d'une arme artisanale, avait retenu durant cinq heures dans sa cellule un surveillant et une stagiaire. Personne n'avait été blessé. 

Quelques mois auparavant, pourtant, les conditions de sécurité avaient déjà été renforcées.

Fouilles systématiques

Le 5 mars 2019, Michaël Chiolo, avait agressé deux surveillants avec un couteau en céramique. L'assaillant, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était ensuite retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale (UVF) de l'établissement. Après des tentatives de négociations, les forces d'élite de la police avaient lancé l'assaut, blessant l'assaillant et tuant sa compagne. 

Le procureur de la République de Paris Rémy Heitz avait expliqué que Michaël Chiolo, au moment de blesser grièvement les deux surveillants, avait affirmé vouloir "venger" Chérif Chekatt, l'auteur de l'attaque jihadiste du marché de Noël de Strasbourg, abattu en décembre 2018 par les forces de l'ordre après avoir tué cinq personnes.

L'attaque est suivie d'un mouvement de grève des surveillants. La sécurité est alors renforcée: les surveillants sont équipés de gilets par balles et de tasers. Pour les familles des détenus, l'accès au parloir est déterminé par un portique de sécurité. Les palpations sont systématiques, femmes mais aussi enfants et même les couches des nourrissons sont fouillées.

"On a demandé aux visiteurs et donc aux familles de détenus de se mettre en sous-vêtements devant les agents de police qui pratiquaient une grande opération de contrôle", expliquait ainsi l'avocate Amélie Morineau à RMC en 2019. 
Xavier Allain