Prison haute sécurité, places semi-libertés... Ce qu'il faut retenir des annonces de Gérald Darmanin

La première prison de haute sécurité pour narcotrafiquants sera "réalité" le 31 juillet, a annoncé ce jeudi le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, lors d'un déplacement à l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire (Enap) à Agen. Le garde des Sceaux a également annoncé le doublement, d'ici 2027, des places de semi-liberté
Les "100 plus gros narco-bandits" du pays, quel que soit leur statut de détention, seront transférés à partir de mars pour être "mis à l'isolement total" dans cet établissement "rénové". Son emplacement n'a pas été précisé par le ministre de la Justice, qui a promis un lieu "inviolable", où il sera "absolument impossible de se faire livrer téléphone ou drogue".
Deux autres prisons haute sécurité construites d'ici 2027
Un budget de "quatre millions d'euros" a été débloqué pour la mise en place de cet établissement. Deux autres "seront créés dans les deux prochaines années afin que les plus de 600 personnes que le renseignement pénitentiaire nous désigne comme particulièrement dangereux dans le narcobanditisme puissent être dans la même enseigne", a ajouté Gérald Darmanin.
Actuellement, 17.000 personnes sont détenues pour des faits liés au trafic de stupéfiants et à la criminalité organisée, selon lui. "Une très grande partie d'entre eux sont dangereux, très dangereux", a dit le ministre, évoquant "une surface financière importante, (...) des complicités haut placées et désormais une violence totalement désinhibée, comme l'a démontré le drame d'Incarville le 14 mai dernier". Ce qui nécessite, selon lui, de "différencier les détenus et donc les prisons".
Le 14 mai 2024, deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres blessés lors de l'attaque ultraviolente de leur fourgon au péage d'Incarville (Eure) pour libérer Mohamed Amra. Ce narcotrafiquant, soupçonné d'avoir commandité des meurtres alors qu'il était en détention, est toujours recherché, ainsi que ses complices.
3.000 nouvelles places de semi-liberté
Jugeant que l'état des prisons n'est "pas digne d'un pays comme la France", avec "4.000 matelas par terre" et des détenus mélangés "selon, non pas leur dangerosité, mais leur arrivée devant la justice", Gérald Darmanin a également annoncé le doublement, d'ici 2027, des places de semi-liberté.
"C'est-à-dire 3.000 places que nous construirons dès la fin de cette année, en rénovant complétement les constructions et les cahiers des charges des lieux pénitentiaires", a-t-il précisé devant les étudiants de la 219e promotion de l'Enap.
Création d'une "police pénitentiaire"
L'ancien ministre de l'Intérieur a enfin annoncé la création, en 2026, d'une "police pénitentiaire" qui sera "la troisième force de sécurité intérieure" du pays, en plus de la police et de la gendarmerie. Une réflexion sera parallèlement engagée pour "recréer" une inspection générale de l'Administration pénitentiaire.