RMC
Police-Justice

Procès d'un homme accusé de viols et agressions sexuelles sur enfants: "Pour lui, c'était un jeu"

-

- - -

Le procès d'un homme de 29 ans, accusé de 2 viols et de 13 agressions sexuelles sur des enfants, s'est ouvert vendredi la cour d'assises de Nanterre. RMC a suivi cette journée d'audience et rencontré la mère d'une victime.

Il est accusé de 2 viols et de 13 agressions sexuelles sur des enfants. Le procès d'un animateur scolaire a débuté vendredi devant la cour d'assises de Nanterre. La cour a commencé à brosser le portrait de l'accusé, qui a reconnu une partie des faits au cours de l'instruction. Aujourd'hui âgé de 29 ans, il est poursuivi pour des attouchements sur 15 garçons et pour des viols sur deux d'entre eux, au cours de babysittings et à l'école, entre 2011 et 2015. Il comparaît aussi pour corruption de mineur et détention d'images à caractère pédopornographique.

RMC a suivi la première journée d'audience. Derrière la vitre du boxe Edouard, engoncé dans une chemise à carreaux bleu clair a voulu dire qu'il avait changé. Il suit une thérapie en prison. "J'ai demandé de l'aide pour ne pas recommencer", souffle-t-il d'une voix faible. Sa mère adoptive venu témoigner à la barre va dans son sens. "Il a grandi en prison, il comprend le mal qu'il a fait. Mais avant pour lui c'était un jeu, explique-t-elle. Son âge ne compte pas". Elle parle de l'intelligence très limitée de son fils et de ses "comportements enfantins".

"J'avais trouvé ma voie"

La question est de savoir si entre 2011 et 2015, l'animateur avait conscience de la gravité de ses actes. A deux reprises, l'accusé avait été rappelé à l'ordre par son employeur après des plaintes de parents d'élèves. Mais il avait a continué à agresser sexuellement des petits garçons âgés de 6 à 8 ans. Certains parents sont dans la salle. "Vous ne vous êtes jamais dit que vous étiez dangereux", l'interroge une avocate des parties civiles. L'accusé hésite puis acquiesce. "Si, mais l'animation ça me plaisait, explique-t-il. J'avais trouvé ma voie."

"On ne peut pas faire abstraction de l'histoire d'un individu, et d'une histoire aussi complexe et douloureuse que la sienne, donc à l'évidence, il y a un lien très fort entre son parcours personnel et les faits qui lui sont reprochés", a déclaré son avocat Me Sammy Jeanbart.

"Il m'a touché le sexe"

Une quarantaine de témoins et parties civiles doivent être entendus, dont le maire de Courbevoie, avant le verdict attendu le 14 septembre. Parmi les parties civiles, il y a Marie, maman d'une victime. Elle est à l'origine de la plainte qui a lancé l'enquête. Son fils avait 7 ans à l'époque lorsqu'il a dénoncé les faits. "Il m'a demandé comment il pouvait enlever des choses mauvaises dans ma tête, raconte-t-elle sur RMC. J'ai cru naïvement à un cauchemar d'enfant. Puis il m'a dit que c'était avec un animateur. En creusant il m'a raconté: 'ça a commencé par un bisou, puis après il m'a touché le sexe'. Ça nous a travaillé avec mon mari pendant 24 heures. On a d'abord voulu retirer noter enfant de l'école. Puis on a appelé la brigade des mineurs de Paris qui nous ont dit qu'il fallait aller tout dire à la police".

P. G. avec Marion Dubreuil