Procès de Cédric Jubillar: échange musclé entre le directeur de l'enquête et les avocats de l'accusé

Au procès de Cédric Jubillar, le directeur de l'enquête a longuement été entendu mercredi par la cour d'assises du Tarn. Le peintre plaquiste de 38 ans est jugé jusqu'au 17 octobre pour le meurtre de son épouse en décembre 2020. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Si l'accusé clame son innocence depuis le début, tous les éléments "ramènent" à Cédric Jubillar a expliqué mercredi le major à la barre. Le directeur de l'enquête explique que ses hommes ont fermé de nombreuses pistes avant de se focaliser sur Cédric Jubillar: la piste du suicide, celle d’une secte, celle du Jihad, le crime d’un rôdeur et la piste de l’amant.
S'ensuit un échange musclé de près de trois heures avec les avocats de Cédric Jubillar, qui veulent pointer les insuffisances de l’enquête. “Vous dites que la piste du rôdeur a été étudiée de près? Faux”, explique l'un d'eux, estimant que dans le secteur à ce moment-là, il y avait 288 délinquants sexuels enregistrés au service central, alors que seuls 65 ont été entendus.
Des pistes pas assez creusées?
“Un homme s’accuse du meurtre de Delphine, vous ne le prenez pas au sérieux”, dénoncent les avocats.. Autre argument de la défense, Delphine était en relation sur une messagerie avec deux hommes. “Vous les avez interrogés ?”, questionne-t-il. Le major réfléchit. “Je vais vous aider, vous ne l’avez jamais fait !”, coupe Maître Martin.
Jeudi, pour ce qui devrait, sauf imprévu, être la dernière journée de cette première semaine d'un procès qui doit en compter quatre, la cour va entendre des gendarmes dédiés aux investigations numériques, un enquêteur cynophile spécialisé dans la recherche de personnes et d'autres techniciens dont les conclusions devraient également être âprement discutées.