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Police-Justice

Procès de Frédéric Péchier: l'ancien anesthésiste change sa version des faits

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Rebondissement au procès du Docteur Péchier, l'ancien anesthésiste jugé depuis deux semaines à Besançon pour l'empoisonnement de 30 patients dans des cliniques privées. L'accusé s'est exprimé pour la première fois sur le fond de l'affaire et il a changé de version des faits.

Deux semaines après l'ouverture de son procès à Besançon, Frédéric Péchier s'est exprimé pour la première fois sur le fond de l'affaire lundi. L'ex-anesthésiste est accusé d’avoir empoisonné 30 patients dans deux cliniques privées de Besançon entre 2008 et 2017 dont 12 d'entre eux sont morts.

La justice le soupçonne d'avoir frelaté des poches de produits anesthésiants de patients lors d'opérations. Lui a toujours clamé son innocence. Mais lors de son interrogatoire lundi, Frédéric Péchier a pour la première fois changé de version des faits.

Jusqu’ici selon lui, un seul patient avait empoisonné, le sien. Mais subitement, à la barre, Frédéric Péchier se range à l’avis des experts et reconnaît qu’une autre patiente a été empoisonnée. Plus question de falsification de preuve dont il accusait l’une de ses consœurs et contre toute attente l’accusé ne désigne même plus l’un de ses anciens collègues comme le vrai sérial empoisonneur.

Une phrase qui interpelle

C’est un pan de la défense qui s’écroule pour Me Frédéric Berna, avocat de parties civiles.

“On vient de constater qu’il dit exactement l’inverse de tout ce qu’il a soutenu pendant 8,5 ans et de tout ce qu’il a soutenu à la presse jusqu'à la veille de son procès. Ça démontre ce qu’on dit depuis 8,5 ans, qu’en réalité il dit tout et son contraire en permanence et qu’il ne répond pas aux questions précises qui lui sont posées”, pointe-t-il.
Procès de Frédéric Péchier, les  parties civiles attendent des réponses
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Laissant apparaître de l’agacement, voire de l’arrogance au fil des questions, Frédéric Péchier prononce alors une phrase qui interpelle: “Je n’ai jamais pris d’ampoule de potassium pour empoisonner des poches de perfusion”, avance-t-il avant d’ajouter: “Personne ne m’a vu faire et aux assises, il faut des preuves”. Une phrase que les avocats des parties civiles n’ont pas manqué d’interpréter comme des aveux à peine cachés.

Pierr Bazin avec Guillaume Descours