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Police-Justice

Procès Péchier: "Il n’y a plus de doute", confie Anne-Sophie Balon considérée comme la "lanceuse d’alerte"

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Un témoignage clé a été livré mercredi au procès de Frédéric Péchier. Celui d'Anne-Sophie Balon, considérée par les enquêteurs comme la "lanceuse d'alerte" dans cette affaire. C'est elle qui a permis de remonter le fil jusqu'à l'anesthésiste accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels.

Un témoignage était particulièrement attendu mercredi devant les assises du Doubs au procès de Frédéric Péchier, l’ex-anesthésiste accusé de 30 empoisonnements sur des patients, dont 12 mortels. À la barre, la docteure Anne-Sophie Balon, considérée par les enquêteurs comme la "lanceuse d’alerte". Elle-même anesthésiste, elle était en charge de la patiente qui a déclenché l’ouverture d’une enquête dans cette affaire. Une patiente qui avait été victime d’un arrêt cardiaque inexpliqué en 2017.

À la barre, Anne-Sophie Balon raconte le choc quand le cœur de sa patiente s’arrête. Frédéric Péchier arrive en renfort. “Il administre rapidement et sans concertation”, dit-elle, “le bon traitement au bon moment qui sauve la patiente”… Une succession d’événements qui interroge la médecin. Alors elle mène son enquête.

“Je cherchais juste à comprendre ce qui était arrivé à ma patiente. Je suis allée voir Sandra Simard qui est une patiente de 35 ans, qui a trois enfants et à qui, il n’est pas question qu’on annonce qu’elle est décédée alors qu’il ne devait rien se passer”, appuie-t-elle.

Accusée par Frédéric Péchier

À sa demande, des soignants fouillent la déchetterie jusqu’à retrouver les poches de perfusion utilisées. L’une d’elles prouve l’empoisonnement au potassium. Plus tard, face aux enquêteurs, Frédéric Péchier accusera Anne-Sophie Balon d’avoir elle-même créé de fausses preuves.

“Qu’on m’accuse d’avoir pollué mes poches à postériori pour maquiller une erreur, c’était ça qui était rocambolesque. L’instruction m’a permis d’avancer, les choses ont été expliquées, il n’y a plus de doute. On ne parle plus d’accident”, estime-t-elle.

Des certitudes que la médecin, au fort caractère, n’a cessé de marteler devant la cour et sans fléchir face aux assauts de la défense.

Pierre Bazin avec Guillaume Descours