Procès de l'agression d'un maire en Charente-Maritime: "On ne fait pas sa propre loi"

Le procès de l'agresseur de Jean-Luc Algay, le maire de la petite ville de L'Houmeau, s'ouvre ce lundi matin au tribunal correctionnel de La Rochelle. Il y a un mois, l'édile était roué de coups par cet homme d'une quarantaine d'années alors qu'il s'opposait à l'installation de caravanes de gens du voyage sur le terrain de football de sa commune.
Ce samedi d'août, 13 caravanes sont prêtes à rentrer sur le terrain de foot de L'Houmeau, malgré l'interdiction de Jean-Luc Algay. Il fait alors face à leurs propriétaires et s'oppose à leur installation. Le ton monte. Un homme lui saute dessus par derrière, le fait tomber et le roue de coups.
"J'étais par terre parce que je n'arrivais plus à respirer. Ils étaient au-dessus de moi en train de filmer", raconte-il.
"Je les entendais dire: 'le maire est à terre'. Vous vous demandez ce qui va vous arriver. Maintenant ça va, j'en parle beaucoup mieux, mais ça a été dur sur le moment", ajoute le maire.
Transporté à l'hopital, Jean-Luc Algay se voit prescrire 12 jours d'interruption de travail. Il songe à rendre son écharpe, mais finalement, il choisit de se battre. Ce procès est donc très important pour lui. "Moi, ce que je veux, c'est qu'ils comprennent qu'on peut être en désaccord, qu'il y ait de la discussion, on est en démocratie, mais on ne fait pas sa propre loi. Ce n'est pas possible", explique l'élu.
Le maire souhaite plus de moyens de sécurité
La majorité et l'opposition de son village ont voté à l'unanimité la prise en charge par la commune des frais liés à la procédure. Le maire réclame au gouvernement une meilleure prise en compte des contraintes et des riques qu'encourent les maires, notamment en nommant des forces de l'ordre plus prompte à les protéger.
Identifié puis interpellé grâce aux vidéos de l'agression, le prévenu risque jusqu'à trois ans de prison et 75.000 euros d'amende.