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Police-Justice

Procès Samuel Paty: tous les accusés reconnus coupables, une victoire pour les parties civiles

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Le verdict est tombé hier soir au procès de l'assassinat de Samuel Paty devant la cour d'assises spéciale de Paris. Les 8 accusés ont tous été reconnus coupables à des degrés divers. Une victoire pour les parties civiles.

Après 7 semaines d'audience, le verdict est tombé hier soir au procès de l'assassinat de Samuel Paty devant la cour d'assises spéciale de Paris. Les 8 accusés ont tous été reconnus coupables à des degrés divers de la mort du professeur d'histoire géographie et condamnés à des peines allant de 3 ans de prison avec sursis jusqu'à 16 ans de réclusion criminelle.

Des peines plus lourdes que les réquisitions du parquet, notamment pour Brahim Chnina, 52 ans, le père de la collégienne qui avait relayé les mensonges de sa fille et le prédicateur Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, qui avait allumé la mèche en publiant des vidéos virulentes ciblant Samuel Paty, décapité par un islamiste radical tchétchène le 16 octobre 2020. Les deux ont été reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroriste.

"C'est un soulagement"

Une véritable victoire pour les parties civiles. Pendant quelques secondes, des applaudissements viennent briser le silence habituel de la salle d'audience. "Enfin, c'est un soulagement" souffle la voix tremblante, Gaëlle Paty, l'une des soeurs du professeur assassiné.

"D'entendre ces mots, "coupables", en fin de compte c'est ça dont j'avais besoin. La cour, le président, a dit ce qui s'était passé et ce que chacun avait fait, et qu'ils étaient coupables. Ca fait du bien" se réjouit-elle.

Avec notamment treize et quinze ans de réclusion criminelle prononcées pour les deux instigateurs de la cabale numérique contre Samuel Paty, c'est tout le corps enseignant qui va retrouver espoir, selon elle: "Je pense que ça va être un point d'appui pour qu'on continue d'oeuvrer pour que l'école fasse la promotion de nos valeurs de vivre ensemble dans notre société française".

Face à Face : Mickaëlle Paty - 20/12
Face à Face : Mickaëlle Paty - 20/12
18:23

"Une défaite du droit"

Une joie immédiatement balayée par les avocats de la défense qui dénoncent des peines disproportionnées et uniquement politiques: "La juridiction a cédé face aux sirènes de l'opinion. Je pense véritablement que c'est une défaite du droit".

"Aujourd'hui n'importe quel militant pourrait se voir attribuer et appliquer cette qualification d'association de malfaiteurs terroriste", dénonce l'un des avocats.

Un accusé, le prédicateur Abdelhakim Sefrioui, a d'ores et déjà annoncé sa volonté de faire appel dès lundi prochain.

SG avec Julie Brault