Procès Théo: des tensions dans la salle d’audience

A Bobigny, depuis ce mardi, trois policiers sont jugés par la cour d’assises pour avoir gravement blessé le jeune Théo Luhaka lors de son interpellation, en 2017, à Aulnay-sous-Bois. Le jeune homme garde des séquelles sévères après un coup de bâton télescopique dans la région anale. Malgré le calme et l’apparente sérénité des débats, il y a des tensions dans la salle d’audience avec un enjeu sur la question des violences policières.
Une salle qui est divisée en deux, comme souvent aux assises. A gauche, face à la cour, la partie civile. La famille et les proches de Théo Luhaka, des soutiens aussi: le président de SOS racisme, la mère de Nahel, tué par un policier à Nanterre en juin dernier, et Michel Zecler, passé à tabac par quatre policiers dans son studio de musique à Paris fin 2020. A droite, derrière les trois accusés, des policiers et notamment des responsables syndicaux.
Une "intruse" parmi les policiers
Quand, le premier jour, Amal Bentounsi, la fondatrice du collectif "Urgence notre police assassine" s’assoit dans le public à côté des policiers, là où il y a encore de la place, elle est plutôt mal vue… Et encore plus quand elle signale que certains policiers utilisent leur portable. L’avocat général avait rappelé quelques minutes avant que les téléphones étaient interdits.
La tension est palpable chez certains témoins, qui ont cherché à se défiler jusqu’au bout. La fébrilité semble gagner aussi des enquêteurs de l’IGPN, la police des polices. Stressés, à la barre, ils bredouillent, bafouillent, comme écrasés par cette affaire devenue un symbole des violences policières.