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Police-Justice

Procès Théo: le témoignage d'un ami de la victime qui témoigne de la fracture entre jeunes et police

La salle d'audience du procès Théo à Bobigny.

La salle d'audience du procès Théo à Bobigny. - RMC

Le procès de l'affaire Théo continue aux assises de Bobigny, où trois policiers jugés pour la violente interpellation du jeune homme aujourd'hui âgé de 29 ans, handicapé à vie par les coups de matraque. Jeudi, c'est un jeune homme présent avec Théo au moment de l'interpellation qui a témoigné.

Les séquelles de Théo Luhaka au cœur de l’audience du jour à Bobigny au procès des trois policiers jugés pour violences aggravées après l’interpellation du jeune homme en février 2017 à Aulnay-sous-Bois. Ces policiers, dont l'auteur du coup de matraque qui a grièvement blessé à l'anus le jeune Théo, sont jugés depuis mardi pour "violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente".

Un seul jeune qui était avec Théo lors de son interpellation violente a accepté de témoigner jeudi aux assises. Sa déposition est l’illustration d’une fracture plus profonde que l’affaire Théo entre les jeunes et la police.

“Quand les policiers arrivent vers nous, ils sont déjà énervés”, explique Keidy, un copain d’enfance de Théo a la barre. “A quoi vous le voyez?”, demande la présidente. “A leur posture, leur ton et leur visage”, répond le jeune homme.

"Les violences, ce n'est pas une rumeur urbaine"

“Pourquoi les policiers s’acharnent sur Theo alors que d’après vous il ne faisait rien?” demande la juge. “Je ne suis pas dans leur cerveau. Mais j’ai vu Theo au sol qui recevait des coups de matraque”, rétorque-t-il.

“Là maintenant, il y a une affaire entre les jeunes et la police à Aulnay, mais avant comment ça se passait avec les policiers?”, lui demande l’avocat de Théo Luhaka. “On n’avait pas envie d’être au contact avec la police et pourtant moi, j’ai pas de casier. Les violences, ce n’est pas une rumeur urbaine, je l’ai constaté”, appuie-t-il. “Vous portez un regard négatif sur ces policiers ou la police?”, demande un magistrat. La réponse est sans appel: “La police en général”.

Marion Dubreuil avec Guillaume Descours