Quatre ans après sa mort, la marche en mémoire d'Adama Traoré a rassemblé 3000 personnes

La marche a rassemblé des manifestants de tous milieux et de tous âges qui ne comprennent pas que la justice n'aille pas plus vite.

"Pas de justice, pas de paix". C'est le slogan scandé samedi par les participants à la marche Justice pour Adama Traoré. Quatre ans jour pour jour après sa mort, près de 3000 personnes étaient réunis selon la gendarmerie. À travers Beaumont-sur-Oise dans le Val d'Oise, commune de la famille Traoré, les marcheurs se sont arrêtés pour observer une prière devant la gendarmerie où le jeune homme de 24 ans est décédé.

Sous un soleil brûlant, Andrea donne de la voix derrière son masque. Étudiante à Sciences Po Lille, elle participe au mouvement pour la première fois.

“J'estime que je ne peux plus passer à côté quoi. Moi, je suis blanche, donc les violences policières ca ne me touche pas moi, mais ça touche mes amis, des proches. C'est une cause qui doit devenir nationale”, affirme-t-elle. 

Plus loin, accompagné de ses proches, Limansour n'en est pas à sa première marche. Il suit le mouvement depuis le début. “Aujourd'hui, on est encore là présent. Dès qu’on peut venir, on vient. Aujourd’hui je ne travaillais pas donc je suis venu. On a toujours la motivation, on est toujours aussi déterminé à avoir la justice. On a vu l'évolution de 2016 à 2020, il y a toujours plus de gens”, indique-t-il. 

"C'est motivant"

En tête de cortège, Samba Traoré est le grand frère d'Adama. Le visage réjoui, il est aussi ému de voir autant de monde présent. 

“Tout seul, on n'y arriverait pas. C'est motivant, ça nous pousse à aller plus loin, ça nous donne de la force. C’est vraiment touchant, mais je vais vous dire, j'aurais préféré ne voir personne aujourd'hui. J'aurais préféré que mon frère ne soit pas mort et qu’on puisse fêter son anniversaire comme quand il était là”, explique-t-il. 

Avec près de 3000 personnes, cette marche n’a pas égalé les 20.000 personnes présentes lors du rassemblement du 20 juin dernier. 

Maxime Levy avec Guillaume Descours