Qui est Sabine Kheris, la juge qui a fait avouer Michel Fourniret et qui cherche cette semaine le corps d'Estelle Mouzin?

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Elle est celle qui a fait avouer Michel Fourniret. La juge incroyablement opiniâtre, Sabine Kheris mène aujourd’hui les fouilles pour tenter de retrouver le corps d’Estelle Mouzin, disparue en 2003 à l’âge de 9 ans.
Elle a déjà organisé des fouilles l’été dernier dans les Ardennes, qui n’avait rien donné, alors elle recommence et cette fois, elle a convoqué les gendarmes, les experts, les archéologues non pas pour une ou deux journées, mais pour toute la semaine. Et le tueur en série, Michel Fourniret a lui aussi été sorti de sa prison pour toute la semaine et sa femme Monique Olivier aussi.
Sabine Kheris, c’est la doyenne des juges d’instruction de Paris, elle a 55 ans, des cheveux courts. Elle fréquente Michel Fourniret depuis 5 ans. Elle a d’abord réussi à lui faire avouer deux meurtres de deux jeunes filles qui avaient disparues dans les années 80. Puis elle s’est vu confié le dossier de la disparition d’Estelle Mouzin. Un mystère vieux de 17 ans.
"Jouer avec un partenaire comme vous, ça vaut la peine"
Elle a recueilli les premières accusations de Monique Olivier, puis les aveux de Fourniret, puis la preuve de sa culpabilité avec la découverte de trace ADN de l’enfant dans la maison de sa sœur. Ces aveux, la juge Kheris les a obtenus à sa façon : à force d'obstination. En auditionnant Fourniret plusieurs jours de suite, là ou d’autres juges auraient sans doute perdu patience au bout de quelques heures. Fourniret joue aux échec avec elle, et il lui a dit un jour: "Jouer avec un partenaire comme vous, ça vaut la peine".
Aucune interview
D'après les avocats, la juge a su faire parler le tueur en série et sa femme en les respectant. En usant parfois de la décontraction, parfois de la fermeté mais avec toujours un grand calme et sa voix douce… En allant jusqu'à lire l’œuvre de Dostoïevski parce qu’elle sait que le tueur est très inspiré par l’écrivain russe.
La juge est aujourd’hui presque au bout de ce dossier hors du commun. Il ne lui reste plus qu'à retrouver le corps, à tenter de convaincre Fourniret, sous la pluie, d’ici la fin de la semaine, d’enfin dire où il l’a caché.
Qu'elle réussisse ou qu’elle échoue elle aura en tout cas tout essayé. Sabine Kheris pourra ensuite retourner à l’anonymat de son bureau du palais de justice de Paris. Avec vu sur le périphérique. Elle traite en ce moment une centaine de dossiers différents. Comme tous les juges. Un anonymat qui ne lui déplait pas, puisqu’elle déteste la lumière. Elle n’a jamais donné aucune interview.