Seine-Saint-Denis: quatre policiers jugés pour violences, faux PV, vol et détention de cannabis

Quatre policiers de la CSI 93 avaient été filmés en mai 2019 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), en train de frapper un homme qu'ils tentaient d'interpeller. Avant ce déchaînement de violences, les policiers avaient discrètement jeté un sac de cannabis à ses pieds pour justifier l'interpellation.

Quatre policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention, la CSI 93, sont jugés ce jeudi au tribunal correctionnel de Bobigny pour violences, faux PV, détention de cannabis et vol.

Le 30 mai 2019, l'équipage Alpha 2 de la CSI 93, sans justifier d'un quelconque motif, procède à des contrôles à Saint-Ouen, une commune de Seine-Saint-Denis, limitrophe de Paris. Pendant ce contrôle, un policier jette discrètement aux pieds de Jonathan pour l'interpeller.

Passage à tabac

"Il va s'en suivre une scène d'une très grande violence où Jonathan va être tiré par les chevilles, amené au sol et littéralement passé à tabac par les fonctionnaires de police", raconte à RMC son avocate, Me Raphaëlle Guy. Dans la foulée, un autre homme présent commence à filmer la scène.

"Lookman se met à filmer cette scène. Quand les policiers vont s'en rendre compte, ils vont lui voler son téléphone, lui sauter au cou et le violenter. Les deux seront privés de liberté pendant 24h sur la base de faux procès-verbal d'interpellation et de ce contrôle d'identité illégal", détaille l'avocate.

Dissolution avortée

C'est l'exploitation de la vidéosurveillance qui permettra de contredire la version des policiers, qui avaient déposé plainte pour outrage, rébellion et violences. En garde à vue, l'un des agents a assuré que les bavures de la CSI 93 relevaient de la légende, même si sa façon de travailler n'était pas toujours très carrée.

Cette affaire s'inscrit dans un vaste scandale qui avait entaché cette unité aux méthodes controversées, visée par une quinzaine d'enquêtes depuis 2019. Le préfet de police de Paris Didier Lallement avait annoncé sa dissolution avant de procéder finalement à sa réorganisation.

Marion Dubreuil (avec G.D.)