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"Si je disais non, il me le faisait payer": le témoignage d'une adolescente victime de violences

Témoignage RMC. Pendant trois ans, Capucine, alors adolescente, a été victime de violences psychologiques et sexuelles de la part de son petit ami de l'époque. Comme elle, 9 femmes sur 10, âgées de 12 à 24 ans, affirment avoir déjà subi des violences au sein de leur couple, qu’elles soient physiques ou psychologiques selon une enquête que dévoile RMC.

Capucine avait 15 ans. Elle était amoureuse. Mais sa relation avec son premier petit copain s'est transformée rapidement en cauchemar : "Il était tout le temps dans le jugement à me dire: 'non mais là t’es mal habillée, t’es moche, avec ton décolleté on dirait une pute'", raconte-t-elle à RMC.

Elle décrit un cercle vicieux qui va durer trois ans. Coupée de ses amis, elle est sous l’emprise de son copain, qui ne supporte pas qu’elle lui dise non. Même pour les rapports sexuels: "Il me forçait malgré tout, même si je pouvais pleurer. Et si je me débattais, que je disais non, il me le faisait payer: il me poussait du lit et il me forçait à rester par terre. Il prenait mon téléphone et me disait: 'tu vas dormir par terre'", assure la jeune femme aujourd'hui âgée de 21 ans.

Plus de 9 jeunes femmes sur 10, âgées de 12 à 24 ans, affirment avoir déjà subi des violences au sein de leur couple, qu’elles soient physiques ou psychologiques, révèle une enquête de la newsletter Les petites glo et l’association En avant toutes, que l'on vous dévoile ce mardi matin sur RMC.

L'adolescence, l'âge où "le chantage affectif a lieu assez facilement"

Selon l'étude, 59% des femmes âgées de 12 à 24 ans disent s’être déjà forcées à avoir une relation sexuelle. Souvent par peur de perdre leur copain, comme l’explique Chloé Thibaud, à l’initiative du projet : “L’adolescence, c’est un âge où on manque de confiance en soi et d’estime de soi. Donc le chantage affectif a lieu assez facilement".

Cette génération bénéficie malgré tout des mouvements de libération de la parole autour de ces violences. Conscientes du problème, 62% de ces victimes brisent le tabou et alertent leur entourage.

Ce sont les premiers chiffres qui concernent les violences conjugales sur cette tranche d’âge. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3.127 personnes, âgées entre 12 et 24 ans, par questionnaire en ligne du 2 au 27 novembre 2021.

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Ambre Lepoivre (avec G.D.)