Sofiane, militant Les Républicains: "j'ai l'impression d'être membre d'un parti de voleur, ça me dégoûte"

François Fillon lors d'un déplacement à Nîmes, le 3 mars. - Pascal Guyot - AFP
Et un désistement de plus pour François Fillon. Et pas des moindres ! Après son porte-parole de campagne Thierry Solère, c'est au tour de son directeur de campagne, Patrick Stefanini, de claquer la porte. L'ancien Premier ministre qui compte sur la base, les militants et les sympathisants Les Républicains, pour tenir encore. Il en est sûr, "la base, elle, tient". Mais est-elle aussi solide qu'au sortir de la primaire, qu'il avait largement remportée en novembre dernier? Soutient-elle toujours le candidat? Pas si sûr...
RMC a rencontré des sympathisants Les Républicains fatigués par cette campagne qui ternit l'image de leur parti. Ainsi de Karim, qui avait voté François Fillon à la primaire. La chronique judiciaire matin, midi et soir, il n'en peut plus... "Quand on allume la télé, on ne parle pas de ce qu'il propose, on entend parler de perquisitions, de mise en examen… ce n'est pas ce qu'on a envie d'entendre. Honnêtement, j'en ai marre! Ça me désintéresse de la politique". Du coup, Karim annonce qu'il votera blanc à la présidentielle en avril et mai prochains.
"Je n'irai pas voter, c'est tout"
Sofiane, lui, est encore plus radical: "je n'irai pas voter, c'est tout". "C'est l'affaire de trop. Ça porte atteinte à l'image du parti. Ça veut dire qu'on vote pour eux, mais qu'en retour ils nous volent. Je me réveille le matin avec l'impression de faire partie d'un parti de voleur. Ça me dégoûte. Que Fillon soit candidat ou pas, je n'irai pas voter".
Pourtant, ces réactions de colère ne seraient pas partagées par la majorité de l'électorat de François Fillon, selon Jean-Yves Dormagen, professeur de science politique à l'université de Montpellier. "Les électeurs de droite sont plutôt âgés et appartiennent plutôt aux catégories sociales aisées. Ce qui veut dire qu'ils sont très votant (sic). Il serait très surprenant que ces électeurs basculent dans l'abstention". Il reste 50 jours au parti pour remotiver et remobiliser les déçus de son propre camp. On serait tenté de dire, seulement 50 jours.