Soignants agressés à Villeurbanne: la mère et le fils d'un patient jugés en comparution immédiate

La mère et le fils d'un patient s'en sont pris à des soignants de la clinique Médipôle, à Villeurbanne (Rhône), au moins trois ont été blessés. Les faits se sont déroulés jeudi peu avant 21h00, au service des urgences, a indiqué la préfecture confirmant une information de BFMTV Lyon.
Les agresseurs reprochaient aux soignants le temps d'attente pour la prise en charge de leur proche. C'est pourtant neuf minutes seulement après son arrivée aux urgences que cet homme est invité à patienter dans une zone interdite au public. Zone où sa femme et son fils entreront avec véhémence. Des insultes volent et des coups sont donnés.
Cinq plaintes déposées
"C'est une agression grave qui a laissé de profondes traces sur l'équipe. Quatre agents sont en arrêt de travail dont trois se sont vus prescrire huit jours d'ITT" (interruption totale de travail), fait savoir Pierre Bertin, médecin urgentiste au Médipôle. Une "violence inouïe", souffle un membre de l'hôpital. L'état de choc du personnel a entraîné la direction à ouvrir une cellule psychologique.
L'agression aurait pu être plus grave si des policiers sur place n'étaient pas intervenus. Des forces de l'ordre qui ont été eux aussi agressées. Sur le réseau social X, la préfète Fabienne Buccio a exprimé son "soutien total aux soignants victimes" et remercié "les policiers pour leur intervention rapide qui a permis l'interpellation de deux personnes". Cinq plaintes ont été déposées, trois par les soignants, deux par les policiers, a précisé la préfecture.
"On ne laissera rien passer", promet l'ARS
"On va accélerer tous les travaux en cours, sur la sécurisation du site et celle du personnel, avec la signature d'une convention entre la justice, la santé et la police. Et ce afin qu'on prévienne ce type de situation. C'est inadmissible, on ne laissera rien passer", promet Pierre Guetat, directeur de l'Agence régionale de la Santé, qui s'est rendu sur place samedi.
La police a renforcé ses patrouilles aux alentours de l'établissement et un agent de sécurité supplémentaire a été mobilisé. Les deux agresseurs seront jugés lundi en comparution immédiate, ils encourent cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
La mère est poursuivie des chefs de "violences sur professionnel de santé avec ITT inférieure ou égale à 8 jours, outrage à personne chargée de mission de service public, menaces de mort à l’encontre d’un professionnel de santé".
Le fils sera quant à lui jugé pour "outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, rébellion, outrage à personne chargée de mission de service public et menaces de mort à l’encontre d’un professionnel de santé".