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Soupçons de harcèlement sexuel sur une jeune joueuse de l'OL: ce que l'on sait

Une affaire secoue la section féminine de l'OL après les révélations de Mediapart concernant une affaire de harcèlement sexuel dans le centre de formation.

Des faits présumés de harcèlement sexuel d'un entraîneur de l'Olympique Lyonnais sur deux joueuses mineures. Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon du chef de "propositions sexuelles à mineures de moins de 15 ans". Plus d'un an après les faits, ni le mis en cause, ni les victimes n'ont été entendus par la justice.

Cela ne tient qu'à des "considérations sportives"

C'est pendant un tournoi de foot en Alsace que deux joueuses de l'équipe des moins de 16 ans de l'Olympique Lyonnais se plaignent du comportement d'un de leur entraîneur.

Elles rapportent des conversations, des messages et des gestes qu'elles considèrent comme du harcèlement sexuel. Aussitôt l'entraîneur est convoqué. Il démissionne et le club signale les faits au procureur. Quelques mois plus tard, plusieurs joueuses sont exclues du centre de formation.

Pour la famille de l'une d'elle, il s'agit d'une sanction pour avoir dénoncé ses faits. Leur avocat vient d'assigner l'OL devant le tribunal de Lyon pour obtenir une série de document relatifs à l'affaire.

Pourtant, le club l’affirme: cette décision qui n'a rien à voir avec l'affaire. Cela ne tient qu'à des "considérations sportives". Contrairement aux garçons, les joueuses mineures ne disposent ni de contrats, ni de conventions avec le club, simplement d'une licence amateur.

"Les filles ont révélé une affaire qui remet gravement en cause le projet pédagogique de l'OL"

Cette affaire met donc la lumière sur l'absence totale de protection des espoirs du foot féminin. Une discrimination que les filles veulent aujourd'hui voir disparaître.

Pour Slim Ben Achour, l'avocat d'une des joueuses, il est impératif de protéger les joueuses en formation avec un meilleur cadre juridique.

"Au centre de formation, si les garçons ont un cadre légal bien posé, des conventions, des contrats de stagiaires, d’apprentis, rien tout ça n’existe pour les femmes. Ça permet à l’OL de pouvoir expulser, renvoyer, au mépris de toutes les obligations, les filles qui ont révélé une affaire qui remet gravement en cause le projet pédagogique de l’OL".
Nicolas Ropert (avec Caroline Petit)