RMC
Police-Justice

Strasbourg: la thèse d'un tueur en série mûrit

placeholder video
Un deuxième ADN suspect a été retrouvé au domicile de Jean-Marc Reiser, déjà mis en examen dans l'affaire de la disparition de Sophie Le Tan près de Strasbourg.

Jean-Marc Reiser a-t-il séquestré, violé et tué plusieurs jeunes femmes ? Un deuxième ADN féminin a été découvert dans l'appartement de ce suspect, un homme de 58 ans mis en examen dans l'affaire de la disparition de Sophie Le Tan, l'étudiante de 20 ans dont on est sans nouvelles depuis le 7 septembre. Les enquêteurs avaient retrouvé l'ADN de la jeune femme dans l'appartement de Jean-Marc Reiser, à Schiltigheim, près de Strasbourg.

Pour l'heure, le second ADN retrouvé n'a pas été identifié. "Il ne faut donc pas tirer de conclusions hâtives sur le parcours criminel" de Jean-Marc Reiser, explique une source proche de l'enquête, car "il pourrait provenir d'un visiteur quelconque de l'appartement". 

Casier judiciaire chargé

Depuis mardi dernier, Jean-Marc R. est mis en examen pour "assassinat, enlèvement et séquestration". Et son casier judiciaire est chargé : il a déjà été condamné pour deux viols en 2003 - un sur son ex-maîtresse et un autre sur une auto-stoppeuse allemande. Il est sorti de prison en 2012. 

En 1984, il avait également été suspecté dans une affaire de disparition : une jeune commerciale de 23 ans, Françoise Hohman, n'est jamais revenue d'une visite au domicile de Jean-Marc Reiser. Son corps est resté introuvable. Faute de preuves, le suspect avait été acquitté devant la cour d'assises en 2001, quand le procureur avait réclamé 30 ans de réclusion criminelle.

Mais avec la découverte de ces deux ADN chez lui, la disparition de cette jeune femme de 20 ans, la thèse d'un tueur en série mûrit. Car ses actes pourraient - peut-être - être prémédités depuis des années. Avec un mode opératoire bien ficelé.

En 2012 et 2016 Jean-Marc Reiser a cherché à cambrioler un cabinet et une clinique vétérinaires, près de Strasbourg. Des lieux où on trouve notamment des produits anesthésiants et relaxants. En clair, de quoi mettre une victime dans un état de soumission totale pour ses faits.

Du GHB dans sa voiture

L'homme de 58 ans a été condamné à de la prison ferme, une information dévoilée par nos confères du Parisien. Droguer des femmes, pour abuser d'elles.

C'était son mode opératoire pour les viols commis dans les années 90 sur son ex-maîtresse et une auto stoppeuse allemande. A cette époque des photos de deux femmes dénudées, attachées et qui semblaient inconscientes avaient été découvertes.

Des clichés pris par Jean-Marc Reiser et lors d'un contrôle, les forces de l'ordre avaient trouvé ds sa voiture du GHB, appelée la drogue du violeur.

Pierre Pillet (avec J.A.)