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Police-Justice

Tensions à Vertbaudet: une employée va porter plainte contre un policier qui l'aurait étranglée

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Claudia, employée de l'usine Vertbaudet, affirme avoir été étranglée par un policier lors de l'évacuation du piquet de grève mardi dernier. Les salariés sont en grève depuis 60 jours pour réclamer une augmentation de salaire.

Cela fait 60 jours que les salariées de l'entrepôt de Vertbaudet, près de Lille, sont en grève. Des femmes, majoritaires dans l'entreprise, qui demandent une augmentation de salaire de 150 euros net.

Mais depuis quelques jours, la mobilisation se complique. Une enquête a été ouverte après que le représentant syndical CGT a affirmé avoir été "copieusement" gazé et frappé par des hommes présentés comme des policiers en civil. Des violences dénoncées par la CGT et le PCF. Si les rapports se tendent, les grévistes eux restent motivés.

C'est sur le bord d'une route, à quelques mètres de l'entrepôt, que les grévistes se sont installés. Après l'évacuation mardi dernier du premier piquet de grève. Claudia, salariée dans l'entreprise et également déléguée CGT, assure aussi avoir été agressée par un policier ce jour-là.

“Le policier est arrivé derrière mon dos. Il m’a fait une clé de bras et m’a étranglée. La violence était très forte. Une fois rentrée chez moi, ça a été compliqué. Je me suis demandé, est-ce que je continue ou pas? Il y a eu de la peur, du doute, mais finalement, je me suis dit que j’allais continuer. Je ne lâcherai pas”, appuie-t-elle.

Les grévistes plus déterminés que jamais

Claudia a eu cinq jours d'incapacité totale de travail et compte porter plainte. Une violence incompréhensible pour sa collègue, Jennifer.

“La majorité des personnes sur le piquet de grève sont des mères de famille et des grand-mères. Mais on a deux cars de CRS postés à côté de nous. C’est plus que démesuré. Bien sûr qu’on est choqué”, appuie-t-elle. Une situation difficile qui renforce la détermination d'Anaïs, salariée syndiquée à la CGT.

“La direction de Vertbaudet, avec les forces de l’ordre, ont dépassé un cap. Là, il y a plus de colère et de rage chez tous les grévistes. Oui, ils nous ont mis une claque, mais ce n’est pas pour ça qu’on va baisser notre garde”, assure-t-elle.

La direction de Vertbaudet affirme de son côté agir dans le respect du droit de grève et se dit fermement opposée à toute forme de violences.

Clara Gabillet avec Guillaume Descours