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Police-Justice

Vertbaudet: un délégué CGT agressé chez lui, en plein mouvement de grève

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Un délégué CGT de l'usine Vertbaudet à Marquette-lez-Lille, dans le Nord, agressé en plein conflit social sur les salaires. L'homme a été insulté et frappé à son domicile mardi soir par plusieurs individus qui se sont présentés comme des policiers en civil. Une enquête a été ouverte par le parquet de Lille.

Un délégué CGT de l'entreprise Vertbaudet gazé et frappé, mardi soir. Une agression qui intervient en plein conflit social dans cette enseigne de puériculture située à Marquette-lez-Lille, dans le Nord.

Le matin même, des policiers ont démantelé le piquet de grève tenu depuis deux mois. Une évacuation sous tension. Une gréviste a fini aux urgences et plusieurs autres ont été placés en garde à vue. Et quelques heures plus tard, mardi soir, le délégué CGT a été agressé à son domicile, en présence de son fils de 16 ans, raconte son avocat Ioannis Kapopoulos.

“Il a été gazé, molesté, on lui a craché dessus, ce qui est quand même particulier. Il y a eu des insultes, des mises sous pression et on l’a menacé de s’en prendre à lui et à sa famille s’il continuait”, détaille-t-il.

Une enquête ouverte par le parquet de Lille

72 salariés sur 327 sont toujours en grève selon la direction de Vertbaudet. Ils réclament des augmentations de salaire. Sophie Binet, la patronne de la CGT, fait le lien, car pour elle, la temporalité ne fait aucun doute.

“Évidemment qu’il y a un lien. Là, depuis trois jours, on sent qu’il y a une stratégie de mise en tension pour casser le piquet de grève”, indique-t-elle.

En état de choc, le délégué CGT n’a pas déposé de plainte par peur des représailles pour lui et surtout pour sa famille. Le parquet de Lille a ouvert une enquête pour déterminer qui est à l’origine de son agression. La direction de Vertbaudet, de son côté, condamne les violences et assure respecter le droit de grève.

Amandine Réaux avec Guillaume Descours