Terroriste de l'Aude: "On aurait peut-être pu le raisonner"

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Trois engins explosifs de confection artisanale, une arme de poing de calibre 7.85 et un couteau de chasse ont été retrouvés par les enquêteurs au supermarché de Trèbes. Une source proche de l’enquête parle cela dit d’un dispositif très rudimentaire.
Selon des sources concordantes, les enquêteurs ont aussi découvert au domicile du tueur à Carcassonne, des "notes" écrites à la main, faisant allusion à l'organisation Etat islamique et s'apparentant à un testament.
Parallèlement, les investigations se poursuivent maintenant pour déterminer si Radouane Lakdim a pu bénéficier ou non de complicités. Deux personnes de son entourage intéressent particulièrement les enquêteurs. Un de ses amis, un jeune de 17 ans, habitant le même quartier, est en garde à vue depuis la nuit de vendredi à samedi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle. Et la compagne du tueur, est elle aussi en garde à vue, depuis vendredi soir.
Les enquêteurs tentent de reconstituer le parcours de radicalisation de Radouane Lakdim. S’est-il radicalisé seul ou a-t-il été influencé par d’autres? C’est ce que l’enquête doit déterminer.
"On se sent très très malheureux, on est choqués"
Radouane Lakdim avait un temps fréquenté la mosquée Al-Salam de son quartier. Les fidèles ne comprennent pas ce passage à l’acte. Mourad, qui vient prier chaque weekend l’a reconnu sur les images à la télé.
"C’était quelqu'un qui faisait de la musique, de la boxe, parfois il avait la barbe parfois il ne l’avait pas. C’est horrible. On se sent très très malheureux, on est choqués".
Le président de l’association de la mosquée, Habib Bamou, ne l’avait pas vu prier depuis environ 2 ans.
"Il venait de temps en temps mais il y a un moment qu’on ne le voyait plus. On est surtout dans une petite ville donc on est comme une famille, on se connaît. Vous passez dans une rue et ils vous connaissent là-bas et aussi de l’autre côté. Mais, est-ce que vous pouvez imaginer que dans cette ville, peut arriver ce qui est arrivé? Non, on ne peut pas l’imaginer".
Il regrette surtout de ne pas avoir été informé de sa radicalité. "On aurait peut-être pu le raisonner", lâche le responsable.