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"Toute la façade était tombée": le traumatisme des riverains après l'explosion à Paris

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La puissante explosion rue Saint-Jacques à Paris a fait trembler de nombreux bâtiments alentours. Les riverains traumatisés décrivent des pans entiers de façade tombés dans la rue et jonchant la chaussée. Certains sont toujours empêchés d'accéder à leur commerce ou leur appartement.

Une explosion en plein Paris. Trente-sept personnes ont été blessées dont 4 se trouvent en urgence absolue et une personne est portée disparue après l'effondrement d'un immeuble consécutif à une puissante déflagration.

L'explosion qui a eu lieu peu avant 17h rue Saint-Jacques, dans le 5e arrondissement, a provoqué un incendie et fait s'effondrer un immeuble où est installée une école de mode privée. La puissance de l'explosion a surpris tous les habitants du quartier: "Ça a tout cassé, les fenêtres ont pété", raconte à RMC Ayoub, qui a senti les murs de son appartement trembler.

"C'était la panique parce que la déflagration était tellement violente, je n'avais jamais vécu ça", raconte Christopher, patron du bar Le Solera, à une centaine de mètres de l'explosion et qui s'est précipité sur les lieux du drame: "Tout l'immeuble était effondré, il y avait sur la chaussée des blocs de pierre impressionnants. Toute la façade était tombée", décrit-il. "Une voiture vigipirate a vite mis en place un périmètre de sécurité. Les militaires ont très vite réagi et sont restés très sereins", ajoute Christopher.

"Ça a tremblé sous nos pieds"

Jamil lui, a été marqué par la puissance de l'explosion alors qu'il habite pourtant à 150 mètres du bâtiment qui s'est effondré: "Les vitres chez nous, qui étaient fermées, ont explosé. Les volets en métal ont vrillé. Je suis super choqué".

Louise, 10 ans, elle aussi est choquée. Elle sortait d'un anniversaire dans la rue: "Ça a tremblé sous nos pieds, l'immeuble en face a tremblé, on est parti en courant, tout le monde criait, c'était très traumatisant", raconte-t-elle.

Un traumatisme aussi pour les victimes de la rue de Trévise, qui avait fait 4 morts dans le 10e arrondissement de Paris en 2019: "Les victimes de la rue de Trévise ont été très choquées en apprenant l'explosion à Paris", assure ce jeudi sur RMC et RMC Story Linda Zaourar, présidente de l’association Victimes et rescapés de la rue de Trévise. La mairie du 5e arrondissement a d'ores et déjà mis en place une cellule psychologique.

Des riverains hébergés dans la salle des fêtes de la mairie

De son côté, Ayoub s'estime chanceux: "J'ai eu de la chance d'être derrière un gros mur qui m'a protégé". Mais les dégâts matériels eux sont conséquents. Il a dû partir vite et tout laisser derrière lui: "Je n'ai rien pris, j'ai tout laissé, j'étais déstabilisé, j'ai juste pris mes chaussures et je suis descendu. Je ne pourrais pas dormir dedans avec tous les débris qu'il y a", ajoute-t-il.

Des dégâts, il y en aussi dans la boulangerie qu'Ayoub possède au rez-de-chaussée. Il ne sait pas quand il pourra y retourner: "J'ai une grande baie vitrée qui s'est pliée à l'intérieur", raconte-t-il. "On a subi quelques dégâts parce que la déflagration a fait bouger le bâtiment", abonde Christopher. "On ne peut pas accéder à notre local commercial actuellement, il y a un cordon de sécurité", ajoute-t-il.

Retourner chez elle, Fatima, y a d'abord cru. Elle est longtemps restée à attendre, les yeux fixant de loin son immeuble dont elle est la gardienne. Elle est donc privée de son travail et de son chez soi: "Je suis juste à côté de l'école, on attend qu'on nous donne des nouvelles. On a de la famille à côté de Paris on a un endroit où aller". Ils n'ont pas tous eu cette chance: 15 riverains ont du dormir dans la salle des fêtes de la mairie du Ve arrondissement.

Romain Poisot et Maryline Ottman