Tribune contre le "puritanisme": RMC a rencontré des jeunes femmes qui approuvent
A contre-courant de la libération de la parole, un collectif de cent femmes (dont Catherine Deneuve, Sophie de Menthon, Brigitte Lahaie...) dénonce, dans une tribune publiée mardi par Le Monde, le "puritanisme" apparu avec l'affaire Weinstein, puis avec les hashtags #MeToo et #Balancetonporc. Elles estiment que les femmes ne sont pas réductibles à leur corps, que les hommes entreprenants ne sont pas nécessairement des agresseurs sexuels, et que certains ont souffert de cette "justice expéditive". Par ailleurs, elles défendent la liberté d'importuner, "indispensable à la liberté sexuelle".
Laurence Rossignol, Caroline De Hass, Osez Le Féminisme... De nombreuses réactions ont afflué dans la foulée pour dénoncer cette tribune. Sur Twitter, l'ex-ministre Ségolène Royal, a tweeté: "Dommage que notre grande Catherine Deneuve se joigne à ce texte consternant" adressant ses "pensées aux victimes de violence sexuelle, écrasées par la peur d'en parler".
"Juste abordée maladroitement"
Qu'en pensent la jeune génération? RMC a rencontré dans un café parisien un groupe d'amis, la vingtaine. A peine le sujet lancé, le groupe d'étudiants laisse de côté cafés et bières pour engager le débat. Ce mouvement #Balancetonporc est loin de faire l'unanimité, notamment chez les filles. "Ce mouvement est fondamentalement très bien, sauf qu'il y a eu selon moi des abus qui fait qu'on diabolise l'homme, alors que tous les hommes ne sont pas comme ça", déclare Clara.
La discussion est engagée. Mais Clara et Clémence vont plus loin. Selon elles, dans ce mouvement, on a "tout mélangé". Clémence dénonce "les pseudos féministes qui vont aller dénoncer un porc alors qu'elles ont juste été abordées maladroitement". "Au même titre qu'il y en a certaines qui reçoivent un compliment de bon cœur, et qui vont s'insurger en estimant qu'on n'avait pas à leur dire ça, poursuit Clara. Cela n'a jamais été un fardeau, il faut arrêter de comparer ça avec du viol ou du harcèlement".
"Il ne faut pas accuser les hommes de tout"
En face d'elle, Quentin partage complètement ce point de vue. "Il ne faut pas accuser les hommes de tout et n'importe quoi sous prétexte de ce mouvement. Ça tue notre prisme séducteur. Il y a des côtés machos qui sont hyper plaisants. Il faut que ce soit dosé évidemment, mais il ne faut pas renier ce côté-là". Il espère en tout cas que tout cela ne finira pas "en guerre des sexes".