RMC
Police-Justice

Trois évasions d'hôpitaux psychiatriques en huit jours: à Toulouse, des habitants dans l'angoisse

placeholder video
En seulement 8 jours, trois personnes "dangereuses", dont "le cannibale des Pyrénées", ont réussi à s'échapper des hôpitaux psychiatriques toulousains où ils étaient internés.

Nouvelle évasion d'un hôpital psychiatrique à Toulouse. Un homme s'est échappé de l'hôpital Purpan jeudi matin avant d'être interpellé dans l'après-midi. C'est la troisième évasion en seulement huit jours dans la ville rose. Avant la fuite jeudi de ce trentenaire considéré comme très dangereux, "le cannibale des Pyrénées" avait réussi à s’enfuir de l’hôpital psychiatrique Gérard-Marchant le 19 janvier dernier, agressant dans sa cavale une septuagénaire avant d’être rattrapé. Quatre jours plus tard, un autre individu dangereux avait pris la fuite du même établissement avant d’être lui aussi rattrapé.

Sur place, les Toulousains ne sont pas du tout rassurés. "Cela fait un peu peur, je vais faire gaffe la prochaine fois que je sors de chez moi", raconte un habitant de la ville rose à RMC. "On se demande comment ils peuvent s’échapper de tels endroits. C’est angoissant pour nous. Cela fait trois en peu de jours, c’est très inquiétant. Avec de telles pathologies, ils devraient être dans des unités fermées", renchérit une autre.

Alors comment expliquer autant d'évasions en si peu de temps ? Comment sont surveillés les patients placés en hôpital psychiatrique ? Pour Antoine Pelissolo, psychiatre et chef de service de psychiatrie sécurisée, ces établissements ont plusieurs niveaux de sécurité mais pas de système imparable pour empêcher les évasions.

"Le niveau maximal de sécurité, c’est une chambre fermée, mais qu’on utilise lors des moments de crise, quand la personne doit être isolée des autres. Mais on ne peut pas la laisser en permanence dans une chambre fermée, en tout cas pendant une période très longue", explique-t-il à RMC.

>> A LIRE AUSSI - Violences sexuelles, atteintes aux personnes: la délinquance en hausse en 2021

"On est là pour soigner les gens, pas pour les enfermer"

Placés dans des unités fermées, les patients ont le droit de quitter leur chambre et peuvent obtenir des permissions de sortir. Ils sont alors sous la surveillance du personnel, qui manque de bras. "On a des effectifs souvent insuffisants. En ce moment, on a beaucoup d’absences liées à des postes vacants et à la crise Covid-19", précise Antoine Pelissolo.

Et les soignants ne sont pas là pour faire la police, ajoute Pauline Salingue, déléguée syndicale de la CGT à l'hôpital Purpan, là où était placé le fugitif de jeudi. "Les unités psychiatriques, même quand elles sont fermées, ce ne sont pas des prisons. Nous, on est là pour soigner les gens, il faut apporter des soins, on n’est pas là pour enfermer les gens", assure-t-elle.

Face à ces trois évasions en huit jours, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti se dit inquiet. Il pointe de nombreuses défaillances qui selon lui, doivent appeler de nouvelles mesures.

>> A LIRE AUSSI - Seine-et-Marne: un enfant de 10 ans retrouvé mort dans une valise, sa mère recherchée activement

Anne-Lyvia Tollinchi (avec Guillaume Dussourt)