Un mois après son suicide, une surveillante de prison innocentée

Une surveillante de prison suspectée d'avoir fait entrer des explosifs en détention a été innocentée après avoir mis fin à ses jours. Cela faisait quatre ans qu'elle clamait son innocence, en vain. Elle était suspectée d'avoir introduit 500 grammes d'explosifs dans la prison de Douai, où elle était surveillante.
Un détenu affirmait notamment l'avoir filmée en train de donner les explosifs à un autre prisonnier, jugé sensible. Elle a alors été mise en examen et a perdu son emploi dans l'administration pénitentiaire.
Il aura fallu près de quatre ans pour que le téléphone soit finalement saisi pour expertiser la vidéo du détenu, sauf que les enquêteurs n'en ont trouvé aucune trace. Or, cette soi-disant vidéo était l'un des seuls éléments qui incriminaient directement la surveillante. Il y a six mois, elle a été enfin confrontée pour la première fois avec l'un des protagonistes de l'affaire. Et ce détenu l'a innocenté complètement.
Un non-lieu requis
Mais la procédure a traîné encore. Et malgré les multiples demandes, la juge n’a clôturé pas le dossier, ce qui a obligé la surveillante à continuer d'enchainer les petits boulots, puisqu'elle n’a pas pu reprendre son poste dans la prison. Le 31 juillet, exténuée, fatiguée de ne pas être crue par la justice, elle a mis fin à ses jours.
Jeudi, Le Parisien a révélé qu'un mois après le suicide, le procureur de Lille a requis un non-lieu pour la surveillante, estimant qu'elle est hors de cause. La juge doit encore se prononcer, mais l'avocat de la jeune femme envisage déjà de mettre en cause la responsabilité de l'Etat qui a poussé, selon lui, cette innocente au suicide.