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Vendeur tué dans un centre commercial: "Il disait qu'on lui avait volé son argent et qu'il était venu le récupérer"

L'agresseur a notamment été arrêté par Frank, un agent pénitentiaire qui n'était pas en service à ce moment-là. Il raconte.

Mort à 18 ans pour quelques euros. L'émotion et l'incompréhension dominent toujours au centre commercial de Claye-Souilly, en Seine-et-Marne, où un jeune vendeur de 18 ans a été mortellement poignardé par un client.

Un de ses collègues âgé de 20 ans qui travaillait aussi dans cette boutique Bouygues Telecom, a lui été grièvement blessé. 

L'auteur des coups de couteau, un client de 62 ans, s'est présenté à la boutique de téléphonie samedi midi, pour un "différend commercial" et demandant "un remboursement qu'il n'a pas obtenu". Il serait revenu quelques minutes plus tard armé d'un couteau avant de poignarder les vendeurs "au niveau du coeur".

Comme l'a révélé Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, l'homme a été neutralisé par deux clients du centre commercial: un policier et un agent pénitentiaire, tous deux hors service. Parmi eux, Frank, un agent pénitentiaire qui faisait ses courses avec sa femme et ses enfants.

"Ils ne voulaient pas me rendre mon argent, alors je suis passé à l'acte"

Il n'a pas hésité à intervenir, comme il le raconte: "Je vois des gens partir. On entend des 'Courez, courez'. On s'est mis en retrait avec ma femme pour protéger les enfants et ensuite je suis retourné voir ce qui se passait. C'est là que j'ai vu un monsieur avec un couteau dans les mains", raconte-t-il. 

L'ancien gendarme confie alors avoir "eu le réflexe d'aller chercher une paire de menottes dans mon véhicule. A ce moment-là, ils le maîtrisaient déjà, je suis arrivé en relai et je l'ai menotté". 

Franck décrit la scène: "Cette personne était calme à ce moment-là. Elle disait: 'Ils m'ont pris mon argent, Bouygues Telecom m'a volé mon argent. Je suis venu récupérer mon argent. Ils ne voulaient pas, alors je suis passé à l'acte'. J'étais dans l'état d'esprit de venir en aide, j'ai fait un acte citoyen"

Agé de 62 ans, l'agresseur n'est pas connu des services de renseignement. "Il n'y a pas de notion de terrorisme ou de différend antérieur", a précisé une source policière. Brièvement hospitalisé, il a été placé en garde à vue pour "homicide volontaire" et "tentative d’homicide volontaire" a indiqué l’AFP.

L’enquête est confiée à la sûreté départementale de Seine-et-Marne et au commissariat de Chelles.

Dans un tweet, Bouygues Telecom a exprimé son "émotion" à la suite de cette "tragique agression". "Rien ne justifiera jamais un tel geste et une telle violence", a ajouté l'opérateur.

La rédaction de RMC avec AFP