Violences à Dijon: "C’était d’une violence incroyable", décrit le maire François Rebsamen

Après l'agression d'un jeune Tchétchène, mardi dernier à Dijon, les actes de représailles ont commencé dans la nuit de vendredi à samedi. S'en sont suivi deux nuits d'affrontement, avec plusieurs centaines de personnes impliquées. Le point d'orgue a été dans la nuit de dimanche à lundi, lorsqu'un véhicule a tenté de foncer sur la foule.
Lundi soir, un renfort d'un escadron de gendarmes mobiles, soit 110 militaires, a été dépêché sur place. Les tensions qui ont éclaté entre deux communautés tchétchènes et maghrébines ont été d’une rare violence selon le maire de Dijon François Rebsamen. “Nous n’avions jamais vécu cela. C’était d’une violence incroyable et en même temps complètement inédit”, explique-t-il ce mardi matin sur RMC.
Selon lui, il y a eu une faille du côté des forces de l’ordre qui n’ont pas su anticiper cette montée de violences alors que la communauté Tchétchène est régulièrement impliquée dans ce genre de scène comme à Nice dernièrement ou encore à Toulouse l’année dernière.
“Il y a dans la police ce qu’on appelle le Renseignement territorial. C’est eux qui doivent prévenir les préfets, le maire, d'événements graves qui vont se passer sur le territoire à l’avance par des informations qu’ils récupèrent. En vérité, ils ont été en deçà de la main puisque personne n’a vu venir cette horde de Tchétchènes qui sont venus faire respecter leur droit à eux qui n’est pas celui de la République”, indique-t-il.
Un manque d'effectif
Si les policiers n’ont pas vraiment pu agir avant lundi soir, c’est parce qu’il n’était pas en nombre suffisant.
“Quand vous avez 200 personnes armées face à vous, si vous n’avez pas plus de policiers, c’est la bataille rangée et donc pour procéder à des interpellations c’est très compliqué. Et donc vu qu’ils n’avaient pas les forces de police suffisante jusqu'à hier soir, ils ont préféré temporiser pour éviter qu’il y ait d’autres drames et c’est vrai qu’il n’y en a pas eu à part la terreur qu’ils ont fait régner sur la population”, détaille le maire.
Pendant les troubles de lundi soir "un conducteur a été agressé et son véhicule projeté contre une barricade enflammée", et une équipe de journalistes de France 3 "a été prise à partie et son véhicule caillassé" a tout de même déclaré le préfet. Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez, est attendu sur place ce mardi.