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Violences sexuelles dans le sport: "Ce qu'on a vu dans les médias, c'est la partie émergée de l'iceberg"

A l'initiative de Roxana Maracineanu, une convention nationale a lieu ce vendredi à Paris pour poser les premières bases d'une mobilisation pour lutter contre les violences sexuelles.

Face aux nombreuses révélations de cas de violences sexuelles, le sport français entend bien prendre des mesures. Une convention nationale a lieu ce vendredi au siège du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à l'initiative notamment de la ministre des Sports Roxana Maracineanu, et des fédérations sportives.

La ministre était ce vendredi matin sur RMC. Elle souhaite impulser un mouvement global: "Je veux qu'on prenne conscience que ce problème dépasse le sujet du sport et que le monde sportif sache qu'il est temps de se mobiliser. Il faut qu'on le fasse tous ensemble avec les élus des collectivités locales, les associations et le mouvement sportif".

"Le mouvement sportif ne mesure pas la gravité des faits"

Et estime que le phénomène est sous-estimé: "Je pense que le mouvement sportif ne mesure pas l'amplitude, le nombre de faits, la gravité des faits. Ce qu'on a vu dans les médias, c'est la partie émergée de l'iceberg. Les victimes qui ont parlé ont permis de libérer la parole d'autres personnes. On voit beaucoup de témoignages arriver aujourd'hui et nous sommes préoccupés de cette situation. Le mouvement sportif en est encore à se dire qu'il faut préserver l'image du sport alors que la priorité est d'entendre la parole des victimes".

"Nous avons ouvert des enquêtes sur tous les cas que l'on nous signale et quand il y en a beaucoup dans une fédération, il faut qu'on regarde qui est impliqué au niveau institutionnel", a-t-elle aussi précisé.

Une feuille de route courant mai

Si cette première étape doit mener à la présentation d'une feuille de route courant mai autour de trois axes, actions de sensibilisation et prévention, accompagnement, et contrôle des encadrants, de premières mesures devraient être prises sans attendre.

D'abord l'élargissement à l'ensemble des bénévoles sportifs du contrôle d'honorabilité, destiné à vérifier leurs antécédents judiciaires et jusque-là uniquement systématique pour les éducateurs professionnels.

Le sport français s'est retrouvé plongé dans une crise sans précédent fin janvier quand plusieurs anciennes patineuses, dont la championne Sarah Abitbol, ont révélé avoir été victimes de viols et d'agressions sexuelles, commis par différents entraîneurs alors qu'elles étaient adolescentes. Depuis, d'autres témoignages se sont accumulés, dans différentes disciplines: football, équitation, escalade, ski ou encore athlétisme.

P.B.