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Violente agression raciste à Dole: le procès du septuagénaire renvoyé au 22 juin

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La magistrate présidant l'audience, saisie dans une composition à juge unique, a estimé le tribunal saisi "incompétent".

Le procès d'un septuagénaire poursuivi pour "violences volontaires avec arme et injures racistes", après avoir foncé en voiture sur un père de famille en le traitant de "sale bicot" a été renvoyé vendredi par le tribunal de Dole au 22 juin prochain. La magistrate présidant l'audience, saisie dans une composition à juge unique, a estimé ce tribunal "incompétent" car "des injures à caractère racial se jugent dans une composition collégiale". Le dossier sera donc examiné le 22 juin prochain à 8h45 devant le tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier. Les avocats de la victime entendent réclamer la requalification des faits en "tentative de meurtre".

Le 21 avril, un homme de 72 ans effectuait des photos à proximité du domicile d'une famille. Les parents, craignant que l'individu ne prenne des photos de leur domicile, voire de leurs enfants, avaient alors cherché à "obtenir des explications".

Une altercation verbale puis physique s'en était suivie, au cours de laquelle le septuagénaire avait menacé le père de famille avec une clef en croix (pour les écrous de roues) prise dans sa voiture, et avait proféré des injures racistes à l'encontre de son interlocuteur, le traitant de "sale bicot", tandis que la mère filmait la scène.

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"Je n’arrive pas à dormir depuis un mois"

Remonté dans sa voiture, le septuagénaire s'était éloigné avant de faire demi-tour et de foncer vers le père de famille qui se trouvait sur le trottoir. Afin d'éviter un choc, celui-ci avait sauté sur le capot du véhicule, qui avait fini sa course en arrachant la clôture du domicile de sa victime.

Âgé de 41, le père de famille a subi un examen médico-légal. Souffrant de plusieurs fractures, il s'est vu délivrer une incapacité de travail de 30 jours: "Je n’arrive pas à dormir depuis un mois. Tous les jours je me réveille dans la nuit et je regarde la scène en buvant un café et fumant des cigarettes", raconte-t-il à RMC.

En garde à vue, l'homme de 72 ans avait nié avoir photographié le domicile ou les enfants de la victime, ce qui a été confirmé par l'analyse de son appareil photo. Inconnu des services de police, il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître à proximité du domicile de sa victime et interdiction de conduire un véhicule.

La rédaction de RMC avec AFP