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Police-Justice

"Vous ne trouverez jamais un centime libyen", jure Nicolas Sarkozy à son procès

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Ce jeudi 9 janvier, Nicolas Sarkozy a juré pour sa première prise de parole devant le tribunal au procès des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007 qu'il n'avait "rien" à se reprocher, et qu'il n'y avait "rien" dans le dossier.

"Dix années de calomnie": c'est par ces mots que Nicolas Sarkozy a entamé sa prise de parole ce jeudi 9 janvier au procès du présumé financement libyen de sa campagne présidentielle 2007. Sa toute première déclaration à la barre depuis l'ouverture de l'audience lundi dernier. L'ancien chef de l'État a solennellement réaffirmé son innocence et dénoncé des escrocs et des mensonges qui le conduisent devant le tribunal correctionnel, où il encourt dix ans de prison.

"Un complot"

Il le clame haut et fort au tribunal: “vous ne trouverez pas un centime libyen”. Faisant comme toujours de grands gestes pour mieux appuyer ses mots qui “sortent du cœur”, dit-il, Nicolas Sarkozy dénonce vigoureusement “trois groupes d’escrocs”. Il y a d’abord “le clan Kadhafi” qui avait promis des preuves. “Rien!”, martèle l’ancien président: “ils ne sont même pas d’accord sur les montants”.

Puis, il pointe “un complot” autour du faux document selon lui, qui chiffrait le financement libyen à 50 millions. Et enfin, les mensonges de l’intermédiaire Ziad Takieddine et ses 16 versions différentes. Il persifle sur sa campagne 2007, “lasérisée” deux fois, dit-il. “Record du monde!”, une allusion à l’enquête Bettencourt (non-lieu) et à celle-ci.

“Il n’y a pas eu d’argent de la corruption parce qu’il n’y a pas eu de corruption”, insiste Nicolas Sarkozy qui conclut après vingt minutes: “ce que je dis, je le pense. Et ce que je pense, je le démontrerai”. Il a désormais trois mois, jour pour jour, avant la fin du procès. Jugé jusqu'au 10 avril pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d'amende, ainsi qu'une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu'à cinq ans.

Guillaume Biet