Yvelines: un gang de voleuses démantelé après plus d'un million d'euros de vêtements volés

Un équipage de la Police nationale (illustration). - Loïc VENANCE / AFP
Info RMC - Un "pillage en règle", des vols en "quantité industrielle"… Les enquêteurs du commissariat de Plaisir dans les Yvelines sont encore estomaqués par le volume de vêtements que les suspects sont parvenus à dérober.
Les policiers estiment qu’entre février et mai, plus d’un million d’euros de marchandise a été volée en plein jour dans des enseignes Zara, H&M ou Etam de grands centres commerciaux franciliens, selon les informations recueillies par RMC.
Au total, huit personnes soupçonnées d’être impliquées dans ce réseau ont été identifiées. Elles ont pour point commun d’appartenir au même clan familial. Ces suspects, majoritairement des femmes âgées de 37 ans à 61 ans, agissaient quasi quotidiennement en appliquant une technique parfaitement rôdée pour déjouer l’attention des employés.
Une technique parfaitement rôdée
A l’origine, l’enquête a été déclenchée suite à un « simple » vol détecté dans un magasin dont la responsable avait remarqué le comportement étrange d’un suspect qui a pris la fuite. A partir d’un examen minutieux des enregistrements de vidéo surveillance, les policiers ont découvert le fonctionnement très organisé de ce réseau.
Une fausse cliente sélectionne des vêtements qu’elle accroche à un portant, faisant mine de continuer à flâner dans les rayons. Une complice glisse ces articles dans des grands sacs cabas spécialement aménagés pour bloquer le magnétisme des antivols et ainsi ne pas sonner aux portiques.

D’autres voleuses se chargent ensuite de prendre les sacs pleins et de quitter le magasin l’air de rien, en ayant repéré auparavant le rythme de passage des agents de sécurité. Un manège parfaitement orchestré que le gang répétait six à sept fois de suite dans la même enseigne, certaines suspectes changeant d’apparence vestimentaire ou de coiffure à chaque passage pour ne pas être repérées. Les articles dérobés étaient ensuite expédiés et revendus à l’étranger ou écoulés sur des marchés aux puces.
Six suspects interpellés...
Dès lors, l’enquête a pris des proportions hors normes pour un groupe de policiers du commissariat de Plaisir, ne disposant pas des moyens dédiés d’un service spécialisé. Néanmoins, ces enquêteurs ont travaillé d’arrache-pied pour mesurer l’ampleur de ce trafic de vêtements volés et identifier les protagonistes grâce à des recoupements et à un long travail d’analyse de vidéo surveillance.
Au final, six suspects ont été interpellés lundi dernier lors d’une opération de police menée simultanément à Créteil et Massy, dans l’Essonne. Parmi eux, des mères de famille, belles-sœurs ou cousines, toutes soupçonnées d’avoir activement participé à ces très nombreux vols.
"On ne s’attendait pas à autant de marchandises ", raconte à RMC un enquêteur encore surpris de l’énorme quantité d’articles retrouvés lors des perquisitions. Environ 40 m3 de vêtements volés ont été saisis, de quoi remplir trois fourgons !
L’une des suspectes avait aussi gardé quantité d’articles volés pour son propre dressing, garni de centaines de manteaux, pantalons, t-shirts et paires de chaussures.
... et trois suspects en détention provisoire
Les policiers ont aussi saisi 65.000 euros en espèces et plus de 63.000 euros sur les comptes bancaires des suspects. De nombreux équipements (TV écrans plats, hifi, consoles de jeux, électroménager, parfums…) achetés grâce à l’argent du trafic ont également été confisqués.
Ces biens devraient prochainement être offerts à des associations locales (Emmaüs, orphelins de la police ou encore association d’aide aux femmes victimes de violences), précisent à RMC les policiers.
Parmi les personnes mises en cause, une femme de 61 ans est déjà connue de la police depuis les années 1990 pour des affaires de vols, la plupart du temps en flagrant délit, mais jamais de cette ampleur.
Soupçonnés par les enquêteurs de vols quotidiens, les suspects avaient un train de vie totalement incompatible avec leur absence de revenus. A l’issue de leur garde à vue, ces quatre femmes et deux hommes ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Versailles.
Leur procès se tiendra le 11 juillet prochain. En attendant, trois d’entre eux ont été placés en détention provisoire, les autres laissés libres sous contrôle judiciaire.