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Agriculture: "Macron et Bardella, c’est Dupond et Dupont", tacle Manon Aubry

L'eurodéputée insoumise Manon Aubry le 7 juin 2022

L'eurodéputée insoumise Manon Aubry le 7 juin 2022 - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

La future tête de liste de La France insoumise pour les élections européennes, Manon Aubry, a renvoyé dos-à-dos le président de la République et l'extrême droite sur les questions agricoles.

Bonnet blanc et blanc bonnet? La future tête de liste de La France insoumise aux élections européennes Manon Aubry a accusé ce lundi au Salon de l'Agriculture Emmanuel Macron et Jordan Bardella, renommés "Dupond et Dupont" pour l'occasion, de "défendre le même modèle agricole".

"Ensemble, les macronistes et l'extrême droite ont défendu le même modèle agricole, celui d'une agriculture agro-industrielle, celui d'une agriculture dépendante aux pesticides, celui d'une agriculture mise en concurrence avec l'Union européenne, l'Ukraine et le monde entier", a déclaré devant la presse l'élue LFI, qui ambitionne de conduire sa liste à la troisième place du scrutin européen, derrière le RN et la majorité.

La députée européenne invoque ainsi l'image des deux détectives jumeaux qui apparaissent dans l'univers de Tintin pour lier majorité présidentielle et extrême droite: "Emmanuel Macron et l'extrême droite, Jordan Bardella, sont les Dupond et Dupont pour vendre à la découpe notre agriculture française.

"Quand il s'agit de voter contre les prix planchers, ils votent ensemble", a-t-elle appuyé, au surlendemain et au lendemain des venues du président de la République et du président du Rassemblement national au salon de la porte de Versailles.
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La solidarité agricole avec l'Ukraine fait débat à gauche

Le chef de l'Etat s'est finalement rallié samedi, lors d'une visite houleuse porte de Versailles, à l'idée de prix planchers, disant sa volonté de "déboucher" sur une telle mesure afin de "protéger le revenu agricole".

Manon Aubry a réclamé leur application "de manière immédiate", "sans attendre l'échelon européen pour le faire". "Il faut mettre un terme définitif aux accords de libre-échange, non seulement à ceux qui viennent, mais aussi revoir les 43 accords de libre-échange qui sont déjà en vigueur", a-t-elle également demandé, appelant à "assumer une politique protectionniste" de l'agriculture française.

A propos de la solidarité commerciale avec l'Ukraine, sujet qui divise à gauche, Manon Aubry a dénoncé "un système économique qui profite à une immense agro-industrie, ce qui explique un coût de production extrêmement faible, avec un salaire extrêmement faible et des normes environnementales très différentes des nôtres".

Les insoumis insistent sur les normes environnementales

Pour répondre aux demandes des agriculteurs, les Insoumis souhaitent actionner le levier économique mais ne veulent pas lâcher du lest sur les normes environnementales.

"Nous avons interpellé et auditionné l'ensemble des syndicats, de la Coordination rurale jusqu'à la Confédération paysanne. Et bien aucun ne nous a jamais dit 'Nous refusons la bifurcation écologique'. Au contraire, ils nous ont dit 'Bien sûr que nous aussi on se pose des questions'", a assurée la députée de Haute-Vienne Manon Meunier, ingénieure agronome de formation.

"Nous ne sommes pas pour opposer l'écologie et l'agriculture", a appuyé sa collègue de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé, également ingénieure agronome de formation.

J.A. avec AFP