Assemblée nationale: un ultimatum et la menace d'une nouvelle motion de censure

En marge du débat à l'Assemblée nationale sur les finances publiques, les deux principaux groupes d'opposition, LFI et le RN, ont menacé le gouvernement de déposer une motion de censure "d'ici un mois".
Un délai de 30 jours pour que le gouvernement se décide à présenter un projet de loi de finances rectificatif. C’est-à-dire une modification du budget, débattue devant le Parlement.
Les insoumis se font peu d'illusions. Le gouvernement ne va pas changer d'avis et présenter un budget rectificatif avant cet été. Alors pour la députée LFI Marianne Maximi, cette menace de motion de censure, c'est une manière de protester contre un manque de débat démocratique.
"Nous n’avons eu aucun débat parlementaire sur la question budgétaire et aucun vote depuis le début de ce mandat. On a peu d’espoir que ce soit mieux pour l’année prochaine. Donc, effectivement, nous posons un ultimatum qui est très précis, très concret”, appuie-t-elle.
Le Rassemblement national met la pression sur LR
Cet ultimatum est aussi brandi par le Rassemblement national. Et le calendrier est loin d'être neutre puisque cette possible motion de censure serait votée quelques jours avant les européennes. Une stratégie assumée par le député RN, Jean-Philippe Tanguy.
“Non, ce n’est pas neutre, c’est aussi un moment de vérité. Les Républicains crient beaucoup dans les médias et quand vient le moment de les censurer, il n’y a plus personne, donc on ne peut pas dire tout et son contraire. Soit ils sont contre les choix budgétaires et fiscaux de Monsieur Macron, soit ils sont pour”, pointe-t-il.
Le vote des Républicains est, en effet, indispensable pour qu'une motion de censure soit adoptée. Mais après avoir menacé de renverser le gouvernement, les LR mettent pour l'instant cette arme de côté.