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Avant Marine Le Pen, ces politiques qui ont vu leurs carrières fauchées par des affaires judiciaires

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Marine Le Pen a été condamnée lundi à cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate lundi dans l'affaire des assistants parlementaires du FN. Si elle va faire appel, sa candidature à l'élection présidentielle en 2027 semble compromise. Sur RMC, Arthur Chevallier revient sur ces politiques qui ont vu leurs carrières brisée par des affaires judiciaires.

Alors que Marine Le Pen était en tête de tous les sondages pour 2027, la décision judiciaire prononcée lundi par le tribunal correctionnel de Paris rebat les cartes. Mais quand on fait de la politique, tout compte. C’est un jeu dangereux. Les politiques sont par nature obligés de flirter avec les limites. Parfois, ça leur coûte très cher. Et la Ve République, c’est aussi le cimetière des hommes politiques rattrapés par leurs affaires. Comme foudroyés par le destin.

Ça a déjà concerné des hommes ou des femmes politiques de premier plan. Une des grosses affaires de la Ve, c’est celle des diamants de Bokassa. Bokassa, c’était le dictateur de Centrafrique. En 1977, le Canard Enchaîné affirme qu’il a offert des diamants au président français de l’époque, Valéry Giscard d'Estaing. Ce dernier nie en bloc, mais le Canard persiste et signe. Bref, ça s’emballe et surtout ça traîne. Alors que la campagne pour la présidentielle de 1981 commence, le dossier n’est pas clos. Sous pression, Giscard passe aux aveux. Oui, il a reçu des diamants, mais il les a revendus et a donné l’argent à des œuvres de bienfaisance. L’honneur est sauf, mais pas l’élection. Cette affaire empoisonne la fin de mandat et contribue à la victoire de Mitterrand en 1981.

Ça lui a coûté cher et ça a été pire pour d’autres. La gauche n’est pas épargnée. Pierre Bérégovoy, un Premier ministre très populaire de François Mitterrand, est accusé d’avoir bénéficié d’un prêt à 0%. Une opération apparemment frauduleuse. Pris dans un tourbillon médiatique et judiciaire, il quitte Matignon après la victoire de la droite aux Législatives de 1993. Il tombe ensuite dans une terrible dépression. Dont il ne se remettra pas puisqu’il se suicide quelques mois plus tard. Une tragédie qui a beaucoup affecté François Mitterrand.

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Et plus récemment, d’autres élections se sont jouées sur le terrain judiciaire. La plus célèbre de toutes les chutes, c’est bien sûr Dominique Strauss-Kahn en 2011. C’est la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, et Strauss-Kahn préside le FMI. En tête de tous les sondages, il est inarrêtable. Et coup de tonnerre, il est arrêté à l’aéroport de New York accusé de viol par une femme de chambre. Les photos de lui avec les menottes font le tour du monde. La France est sous le choc. L’affaire prend une telle ampleur que DSK renonce, ouvrant la voie à un autre socialiste, un certain François Hollande, élu en 2012.

Il y a aussi l’affaire Fillon. Autre favori des sondages, François Fillon est candidat de la droite en 2017. Tout se passe bien et à quelques mois de l’élection, révélations ! Sa femme aurait eu plusieurs emplois fictifs. Le candidat Fillon s’entête, il ne renoncera pas. Et il perdra finalement contre Macron.

Donc finalement personne n’est épargné? Droite et gauche confondus. Mais si vous regardez bien, à chaque fois c’est la même histoire. Sur le plan politique, ils ne font aucune erreur. Et ils sont rattrapés par un détail qu’ils avaient jugé sans importance et qui n’avaient pas de rapport direct avec le reste. En réalité, les hommes politiques ne sont pas rattrapés par la justice, mais par eux-mêmes.

Arthur Chevallier