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Blocage de l'A9: les viticulteurs dénoncent les "petites mesurettes" annoncées par Gabriel Attal

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Alors que les agriculteurs ont annoncé vouloir bloquer Paris ce lundi, l'autoroute A9 est toujours bloquée au niveau de Nîmes, par les viticulteurs de la région. Ces derniers ne sont pas convaincus par les annonces du gouvernement.

Des bottes de foin, des sarments de vignes, des engins agricoles... Comme sur de nombreux grands axes français, l'autoroute A9 reste bloquée, ce lundi. Des viticulteurs occupent la route au niveau de Nîmes.

Depuis le début de la mobilisation, Noëlle Boyer, productrice de vin biologique dans la région, partage son temps entre ce barrage autoroutier et la taille de ses vignes. Elle subit les crises à répétition et exprime sa colère en ce moment:

"Monsieur Attal a parlé vendredi soir en nous proposant que des petites mesurettes qui ne sont pas suffisantes."

La viticultrice insiste sur la nécessité de se faire entendre: "Tout devient tellement compliqué qu'il faut qu'on soit tous mobilisés pour que le gouvernement nous entende sur nos revendications."

De plus en plus de difficultés

Ces dernières sont nombreuses tant les difficultés s’accumulent. Depuis trois ans, la consommation de vin a baissé et le prix des engrais a explosé avec l’inflation. "Si on réduit les engrais, on va faire moins de rendement. Si on fait moins de rendement, on est moins payé", déplore Noëlle.

"Quand déjà on a vraiment du mal à vivre de notre travail, si on fait moins de rendement, c'est la perte", ajoute-elle.

La perte risque d'atteindre jusqu'à 50% de son chiffre d’affaire pour l’agricultrice sur sa prochaine récolte. "On vend plus de vin bio en France. Le Pays-d'oc se négocie aujourd'hui entre 80 et 90 euros l'hectolitre. Il faudrait qu'il y ait au moins 30% de plus de prix", précise Noëlle.

De son côté, la FNSEA réclame des aides immédiates spécifiques au secteur du bio et de la viticulture, les plus en crise.

Estelle Henry (avec T.R.C.)