Budget de la sécu: les arrêts maladies ciblés pour faire des économies

L’examen du budget de la Sécurité sociale démarre ce lundi en commission des affaires sociales à l’Assemblée. Tandis que son déficit a atteint les 18,5 milliards d'euros cette année, le gouvernement a appelé les parlementaires à la "responsabilité".
Alors pour faire des économies, Yannick Neuder, le rapporteur général du budget de la Sécu, a ciblé les arrêts-maladies, proposant un jour de carence "d'ordre public". Actuellement, dans le privé, il y a 3 jours de carence et un seul pour le public, mais la majorité des grandes entreprises prend en charge ces trois jours.
Une façon de "responsabiliser" les employés qui devraient ainsi financer eux-mêmes le premier jour non travaillé. La mesure serait accompagnée d'une "auto-déclaration" des salariés pour les arrêts courts, qui dégagerait du temps aux médecins.
L’entreprise de Victor prend en charge ses jours de carence alors s’il devait perdre un jour de salaire en cas d’arrêt-maladie.
“Ce ne serait pas trop compréhensible. Je suis chef d’équipe dans les travaux publics. Ce sont des métiers qui sont relativement physiques. Tous les jours, on met notre corps à l’épreuve et donc forcément la maladie ça ne se décide pas”, déplore-t-il.
Mais certains salariés comprennent l’esprit de la mesure. “Moi franchement, je préfère ça, que tout le monde soit logé à la même enseigne plutôt qu’une boîte qui a les trois jours de carence, d'autres qui ne l’ont pas”, estime un homme.
Des arrêts maladies en augmentation
Une bonne idée aussi pour Jean-Eudes Du Mesnil, secrétaire général de la confédération des petites et moyennes entreprises. “Il faut à tout prix limiter la très forte augmentation des arrêts-maladies. Entre 2022 et 2023 il y a eu plus 8% d’augmentation et chez les salariés de moins de 30 ans, c’est même plus 50% d’augmentation”, dénonce-t-il.
En contrepartie, le député LR Yannick Neuder suggère que les salariés ne passent pas par la case médecin en cas d’arrêt court.
“C’est une mesure qui permettrait de libérer du temps médical en évitant ces consultations. Mais en contrepartie, cette flexibilité est à votre charge”, observe-t-il.
L’élu n’a pas calculé ce que la mesure pourrait rapporter, mais suggère de la tester un an avant d’en faire le bilan.