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Budget: "Il y aura une censure" sans gestes d'ouverture à gauche, menace le PS

Le député socialiste Philippe Brun à l'Assemblée nationale le 10 juin 2024

Le député socialiste Philippe Brun à l'Assemblée nationale le 10 juin 2024 - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Le Parti socialiste, par l'intermédiaire de son négociateur du budget, a mis la pression, jeudi, sur ses homologues en promettant une censure si aucune main tendue est effectuée. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée Boris Vallaud a tout de même voulu tempérer les déclarations de son collègue.

Faute d'ouverture vers la gauche lors des discussions en commission mixte paritaire sur le budget jeudi, "il y aura une censure dans l'hémicycle" à l'Assemblée nationale, a prévenu le député PS Philippe Brun, chargé de négocier au nom de son parti dans ce conclave de sénateurs et de députés.

La Commission mixte paritaire a commencé ses travaux jeudi matin, pour parvenir à une version de compromis sur le budget, qui sera le cas échéant examinée dans l'hémicycle lundi, avec un probable 49.3 et une motion de censure.

"Il va falloir être capable de trouver des compromis et j'ai bon espoir que nous y arrivions", "nous sommes très ouverts au dialogue. J'attends maintenant des macronistes, des LR, d'être aussi ouverts pour trouver un chemin avec nous", a complété l'élu socialiste, s'exprimant salle des Quatre Colonnes.

L'Aide médicale d'État, ligne rouge du PS

Interrogé sur les lignes rouges de son parti, Philippe Brun a affirmé que le PS ne laisserait "pas passer" un "budget d'austérité", un budget qui "sabre dans les services publics de manière importante", un budget qui ne mettrait "pas en place davantage de justice fiscale" ou qui "sacrifierait l'écologie".

"Et puis sur la question de l'Aide médicale d'État, pour nous, c'est une ligne rouge absolue que l'on remette en cause ce droit inconditionnel à être soigné lorsqu'on est malade", a-t-il ajouté.

La question d'une diminution des crédits alloués à l'AME, de 200 millions d'euros, pourrait être acté en CMP, selon une source parlementaire.

Philippe Brun a de nouveau listé les demandes du PS: augmentation de la prime d'activité "pour les gens qui sont des travailleurs précaires et ont des salaires très faibles", abondement du Fonds vert, augmentation des budgets du sport et des universités qui ont été réduits au Sénat, augmentation de la fiscalité pour "ceux qui peuvent se le permettre".

Boris Vallaud tempère

S'exprimant à la suite du négociateur du PS, le président du groupe socialiste à l'Assemblée Boris Vallaud s'est montré moins offensif. "Notre devoir d'opposition, c'est de nous battre pour les Françaises et les Français, et c'est ce que nous allons faire encore aujourd'hui dans la commission mixte paritaire", a-t-il affirmé.

Selon les deux députés, les négociations entre le gouvernement et le PS, suspendues mardi après les déclarations du Premier ministre François Bayrou sur une supposée "submersion migratoire", n'ont pas repris, mais "le gouvernement sait très bien ce que nous souhaitons", a dit Philippe Brun.

RMC avec AFP