"C'est du pur Macron": pourquoi Emmanuel Macron prend son temps pour nommer un Premier ministre

Le nom du prochain Premier ministre doit être dévoilé ce vendredi matin. L'Élysée annoncera le successeur de Matignon via un communiqué. Le président, Emmanuel Macron, s'était pourtant engagé à nommer son futur Premier ministre dans un délai de 48h, avant jeudi soir donc. Un délai qu’il n’a pas tenu.
Officiellement, le chef de l’Etat "conclut ses consultations" explique l'Élysée. Quelques heures supplémentaires sont nécessaires donc, après avoir multiplié les appels dans l'avion qui l'a ramené jeudi soir de Varsovie.
Le président voulait aller très vite, mais comme à son habitude, il prend son temps. "C'est du pur Macron" commente un élu du bloc central persuadé que le chef de l'Etat savoure ce moment. "Il gère le timing et il est très content d'être au centre de l'attention", poursuit-il.
Certes, Emmanuel Macron reprend la main, mais ce délai supplémentaire pourrait être un signe de fébrilité. Un député macroniste estime que "s'il hésite, c'est parce que son choix conditionne son avenir politique". Comprenez qu'en cas de nouvelle censure, c'est la question de la démission qui se posera. Selon lui, "le président fait la démonstration de son impuissance".
"Il faut qu'il ne soit pas censuré d'entrée"
Mathieu Lefèvre, député macroniste du Val-de-Marne, estime que la situation politique explique ce délai pris par Emmanuel Macron.
"Il s’agit de choisir le Premier ministre de la France, on ne va pas acheter une baguette de pain, souligne-t-il. C’est quand même un élément très important pour le pays. Ce prochain Premier ministre va vivre une séquence importante et donc il faut qu’il ne soit pas censuré d’entrée. J’ai d’abord le sentiment que dès qu’un nom apparaît dans l’atmosphère, il y a des levées de bouclier pour dire 'surtout pas lui', 'surtout pas elle'. Et que dans le fond, les postures politiciennes commencent à l’emporter et ne facilitent pas du tout la tâche du président de la République et ça ne va pas dans l’intérêt général des Français."
De son côté, le RN regrette que le président n'ait pas tenu ses délais. “On voit surtout qu’il est perdu. Peut-être qu’il essaye de pactiser avec une gauche qui avait validé un programme NFP évidemment très dangereux pour le pays. Nous, notre seule boussole, c’est de défendre les Français. Ça a le mérite d’être clair, il y a aujourd’hui un espèce de grand bloc qui s’est rassemblé avec comme seule idée de nous éviter, et éviter ces idées pourtant majoritaire dans l’opinion”, estime Aleksandar Nikolic, député européen et porte-parole du RN.