RMC
Politique

"C'est tendu sur les exploitations": à Nancy, des agriculteurs interpellent Michel Barnier

Un agriculteur conduisant une moissonneuse-batteuse dans un champ de blé à Sainte-Foy-d'Aigrefeuille, près de Toulouse (Haute-Garonne), le 21 juin 2022.

Un agriculteur conduisant une moissonneuse-batteuse dans un champ de blé à Sainte-Foy-d'Aigrefeuille, près de Toulouse (Haute-Garonne), le 21 juin 2022. - Lionel BONAVENTURE / AFP

Des dizaines d'agriculteurs ont manifesté ce mercredi à Nancy accusant le Premier ministre Michel Barnier de ne pas avoir compris la gravité de leur situation. Ils réclament une adaptation des règles à leur situation et menacent de futures manifestations.

Plusieurs dizaines d'agriculteurs ont manifesté mercredi à Nancy contre "la complexité administrative", accusant le Premier ministre Michel Barnier de n'avoir pas "compris la gravité de la situation".

Venus à bord d'une trentaine de tracteurs, les agriculteurs ont projeté de la paille sur le bâtiment de la Direction départementale des territoires (DDT) de Nancy. En partant, ils ont déversé trois bennes de fumier devant le bâtiment public, a constaté un photographe de l'AFP.

"Le Premier ministre a annoncé au Sommet de l'élevage de Cournon d'Auvergne une 'pause normative' pour l'agriculture. Michel Barnier n'a pas compris la gravité de la situation", écrivent la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Meurthe-et-Moselle dans un communiqué.

"On voulait faire une première manifestation, il y en aura peut-être d'autres dans l'hiver parce qu'on sait que c'est tendu sur les exploitations cette année", explique Jérémy Jenneson, de la FDSEA de Meurthe-et-Moselle.

"Complexité administrative"

Pour lui, les difficultés liées à la météo et aux années moins bonnes, "c'est comme ça, c'est le monde agricole". Mais ce que les exploitants ne supportent plus, c'est "la complexité administrative qui ramène des soucis économiques sur les exploitations", dit-il encore. Il évoque la "misère" l'année dernière pour "réussir à se faire payer la PAC".

Jérémy Jenneson regrette aussi des "contraintes supplémentaires" encore plus rigides sur la directive nitrate depuis le 1er septembre, "qui nous mettent dans le mur". "On comprend qu'il y ait des règles, mais on veut qu'elles soient adaptées à notre métier, au changement climatique", poursuit-il, prédisant "sûrement d'autres" manifestations dans l'année, au vu du "contexte vraiment tendu".

La préfecture avait annoncé mercredi matin avoir activé, dès 08H30, un centre opérationnel départemental pour "suivre la situation et coordonner l'action des services de l'État".

G.D. avec AFP