"On va paralyser et affamer Toulouse": l'ultimatum des agriculteurs en colère au gouvernement

La colère des agriculteurs gronde toujours. Et ils pourraient bientôt repasser à l'action et reprendre la route avec leurs tracteurs, alors que la situation n'a pas changé selon eux malgré les promesses du gouvernement en janvier dernier. Dans le Gard, les agriculteurs sont de nouveaux mobilisés: "Ici survivent 75 agriculteurs" peut-on lire aux entrées de certaines communes pour signaler le nombre d'agriculteurs "survivants" dans chaque commune.
"On n'a pas arrêté dans le Gers, les radars ont été bâchés 9 mois sur 10", assure ce mercredi sur RMC et RMC Story Lionel, éleveur et président de la Coordination rurale du Gers. "On n'a rien obtenu depuis le mois de janvier, à part des pansements sur une hémorragie qui dure depuis 30 ans. Il y a 15 ans, on avait deux années de trésorerie d’avance. Aujourd’hui, on en a une de retard", peste-t-il.
"On est tous en train de crever"
Et Lionel prévient, des mobilisations d'ampleur vont avoir lieu: "Dimanche, on était 100 agriculteurs à Toulouse. Dès que les semis et les moissons sont faites, on sera 12 départements à monter sur la ville rose. Si dans 30 jours, le gouvernement n'a pas répondu à nos revendications du mois de janvier, c'est-à-dire du revenu pour les agriculteurs, on ira paralyser et affamer Toulouse."
"On est tous en train de crever", abonde Daniel, agriculteur en Bretagne. "On fait 90 heures par semaine pour gagner quasiment rien. C'est quoi cette société qui veut vivre sans agriculteur? Nos politiques n'ont pas pris conscience des enjeux majeurs. On va être dépendant de tous les autres pays", assure-t-il, évoquant des blocages à Lorient.
"Si Gabriel Attal assis sur une botte de paille, ça résolvait les problèmes, ça se saurait", tacle l'éleveur de bovins des Grandes Gueules, Didier Giraud. "Les propositions faites pour améliorer ce qui était dénoncé, c'était dans une loi d'orientation qui n'a pas été à son terme du cheminement institutionnel à cause de la dissolution" (de l'Assemblée nationale), déplore-t-il.