"C'est une colère sourde": les maires dénoncent un manque de considération de la part du gouvernement
Même si 63% des français ont une opinion favorable de leur maire, selon un sondage Odoxa publié en octobre, la crise de vocation se fait sentir pour les élections à venir. Et le texte du projet de loi "Engagement et proximité" ne les rassure pas.
"C’est un boulot à temps plein"
Patrick Vilmar termine son premier mandat de maire de Fontenoy le Château, petite commune de 550 habitants. Avec un programme très chargé: "On est multicartes. On est déjà représentants de l’Etat, on est même gardes champêtres, on fait du secrétariat, il faut gérer les budgets, être financier, à l’école, il y a tellement de choses. C’est un boulot à temps plein".
Le tout pour une indemnité de 1.000 euros, qu’il partage avec un adjoint: "Ça couvre les frais mais ça ne laisse pas non plus une marge phénoménale". Avec la nouvelle loi, cette indemnité pourrait passer à 1.700 euros, mais à la charge de la commune. Impossible avec les budgets serrés des mairies rurales.
"Je n’y vois pas qu’un aspect financier. On a l’impression d’être déconsidérés. C’est-à-dire qu’on a des effets d’annonces, des promesses, on dit que le maire doit retrouver toute sa place mais en pratique derrière, c’est pas toujours le cas".
"Les maires auront une réponse beaucoup plus forte qu’elle n’a pu l'être à un moment donné"
Un manque de considération également dénoncé par Michel Fournier, maire des Voivres et vice-président de l’association des maires ruraux de France. Il est déçu par le projet de loi: "C’est un rendez-vous manqué, c’est dommage. On a une colère sourde. Si on ne revoit pas cette copie, les maires auront une réponse beaucoup plus forte qu’elle n’a pu l'être à un moment donné".
Il compte interpeller le président de la République sur ce sujet en marge du Congrès des Maires.