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Gabriel Attal ou... Jordan Bardella? Les coulisses de l'invitation du Premier ministre à Carbonne

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A Carbonne (Haute-Garonne), sur le blocage de l'A64, les agriculteurs attendent impatiemment la venue de Gabriel Attal, en agitant la menace d’une invitation de Jordan Bardella.

Gabriel Attal ou… Jordan Bardella? Premiers à avoir bloqué une autoroute, l’A64, depuis jeudi dernier, les agriculteurs de Carbonne (Haute-Garonne) mettent la pression au Premier ministre, dont ils attendent la visite sur place. Et ils sont relativement confiants sur le fait qu’ils obtiendront gain de cause.

Pour comprendre, il faut remonter à la semaine dernière. Il y avait une manifestation à Toulouse et des représentants syndicaux ont pris la parole. Un petit groupe d’agriculteurs de la région de Carbonne les a trouvés très mous, ces dirigeants syndicaux. Joueurs de rugby, ils se sont alors tournés vers le capitaine de leur équipe, Jérôme Bayle, éleveur de bovins. Et ils ont dit aux responsables syndicaux qu’il fallait faire quelque chose. C’est comme ça qu’ils ont décidé d’occuper ce pont. Depuis, ils ont une idée en tête, faire venir Gabriel Attal.

Ils s’adressent à Matignon avec un argument massue: si Gabriel Attal ne vient pas, ils proposeront à Jordan Bardella de venir. Ce que Matignon ne souhaite pas, évidemment. Des politiques ont déjà pris contact avec eux. Les équipes d’Edouard Philippe ont fait savoir qu’il était prêt à venir ici, le RN aussi pour Jordan Bardella. Comme ils sont malins, ces agriculteurs rugbymen répondent non, pour le moment, parce qu’ils attendent le Premier ministre. Et ils disent régulièrement à Matignon que s’il ne vient pas, ils accueilleront Jordan Bardella.

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"J’attends sa venue"

Jérôme Bayle, initiateur du mouvement à Carbonne, confirme ce jeudi sur RMC qu’il attend impatiemment le déplacement de Gabriel Attal. Même si le gouvernement répond aux revendications des agriculteurs, rassemblées par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, il ne lèvera pas le blocage de l’A64 sans la venue du Premier ministre. "Il y a une condition, j’attends sa venue, au moins dans la région Occitanie, explique-t-il. Pour qu’on boucle la boucle, il faudrait qu’il vienne ici symboliquement. S’ils ont passé une semaine avec des gouttes sur le front à l’Elysée et à Matignon, c’est un peu grâce à ma grande gueule et à cause de moi pour eux (rire)."

LP avec Nicolas Poincaré