Ce maire en a assez de se faire voler ses panneaux de signalisation: "Ils s'en font des tables de jardin"

La ville de Périgueux, à proximité de Coursac - Luidger/CC
Pascal Protano est maire (SE) de la commune de Coursac, en Dordogne.
"Depuis quelques temps, on a remarqué que les panneaux disparaissaient. Non pas sur des accidents; ils ne sont ni tordus, ni abîmés. Mais volés. C'est arrivé à plusieurs reprises, notamment les panneaux de limitation de vitesse, ceux de 30, de 50... Il ne reste plus que le mât en général.
"Ils sont offerts comme cadeaux d'anniversaire"
Coursac, c'est une commune semi-rurale, semi-urbaine, à proximité de Périgueux. Il n'y a pas d'université, ce n'est donc pas le fait de jeunes ou d'étudiants… Et on nous pique pas les 90…
J'ai enquêté un peu. Il se pourrait que ces objets soient offerts comme cadeaux d'anniversaire. Pour les 50 ans de quelqu'un, on amène un panneau de signalisation avec marqué 50. J'imagine que ça doit beaucoup faire rire. Mais au niveau de la commune, ça ne nous fait pas rire. Depuis le début de l'année, j'en ai perdu cinq.
"Voilà deux ou trois ans que ce phénomène dure"
En plus, il y a des plaques de nom de rue qui disparaissent. Cela peut faire un petit souvenir… Et aussi panneaux d'entrée et de sortie de Coursac. Pour ceux-là, j'ai pensé que ça pourrait être lié aux manifestations sportives. Quand notre club est bien classé, les supporters de l'équipe prennent le panneau, comme ça il n'y a pas besoin de faire une banderole...
Voilà deux trois ans que ce phénomène dure. Cette année, c'est plus que les autres. On m'a raconté que quelqu'un de ma commune se serait fait une table bistrot de jardin avec.
"Le mât plus le panneau, c'est 250 euros"
Avec mon conseil municipal, on a décidé de déposer plainte au prochain vol, parce que ces panneaux coûtent relativement cher. Le mât plus le panneau c'est 250 euros. On ne peut pas rester sans réagir. Surtout que ça présente un danger pour la sécurité routière.
Je n'ai pas encore poussé le vice à aller chercher les coupables, des gens susceptibles d'avoir 30 ou 50 ans.
Le préjudice est de 1.500 euros. Pour une commune de 2.000 habitants, touchée par les baisses de dotations, c'est beaucoup. On a perdu 140.000 euros depuis le début des baisses. On essaie de faire des économies, et nos efforts ne sont pas récompensés. Une partie du budget part sur des vols. C'est même pas de la nécessité, c'est pour s'amuser.
Comme les panneaux sont éparpillés sur toute la commune, c'est-à-dire sur 25km2, ça les rend difficiles à surveiller. Je suppose que ce sont des choses qui se font la nuit. Il faut les démonter, ça prend un peu de temps.
On sera très ferme si on en attrape un. Peut-être qu'ils partent d'un bon sentiment, mais c'est tout de même vol de mobilier urbain, avec une circonstance aggravante, qui est de mettre en danger la circulation routière."