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"Ce n'est pas l'Europe du peuple": les agriculteurs européens dans les rues de Bruxelles

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Le mouvement agricole gagne les voisins européens de la France. Les Belges ont investi les routes de Bruxelles et devraient être rejoints notamment par des exploitants espagnols et italiens ce jeudi. Le ministre de l'Agriculture français, Marc Fesneau, y sera ce mercredi, avant Emmanuel Macron.

Après l'Allemagne, la France, la Belgique, l'Italie et la Grèce, les agriculteurs d'Espagne ont annoncé, ce mardi, qu'ils rejoignaient le mouvement de colère du monde agricole. Des agriculteurs de toute l'Europe doivent d'ailleurs se rejoindre pour manifester à Bruxelles ce jeudi, en marge d'un sommet européen, lors duquel Emmanuel Macron s'entretiendra avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Les agriculteurs belges dans les rues de Bruxelles

En Belgique, des agriculteurs bloquent le port de Bruges, l'un des plus importants d'Europe, à l'aide de dizaines de semi-remorques. D'autres exploitants belges ont décidé de se rendre directement à Bruxelles. Ils sont déjà dans les rues de la capitale, avec leurs tracteurs. "Nous sommes arrivés dans la nuit de dimanche à lundi, à deux heures du matin. Nous resterons ici jusqu'à jeudi minimum", prévient Nicolas.

Les agriculteurs de toute l'Europe prévoient de venir mettre la pression sur l'Union européenne. Jean, lui aussi mobilisé à Bruxelles, espère y être rejoint par un maximum d'agriculteurs étranger.

"On se dit que peut-être qu'en se mettant tous ensemble, on sera plus forts vis-à-vis de l'Europe. On aimerait bien que l'Europe prenne ses responsabilités."

L'appel a été entendu en Italie. Mardi, comme en France, les agriculteurs transalpins ont bloqué des autoroutes, par exemple au nord de Rome, où se trouvait Paolo: "Ce n'est pas l'Europe du peuple, ce n'est pas l'Europe de ceux qui travaillent. C'est une Europe dirigée par les multinationales. Voilà pourquoi on est tous au milieu de la route."

Les agriculteurs espagnols ont également annoncé, ce mardi, qu'ils rejoignaient le mouvement, à l'appel des trois principaux syndicats agricoles du pays.

Le gouvernement français a trois priorités

Côté français, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé que la question des jachères, celle des importations de produits ukrainiens et l'accord avec le Mercosur étaient les trois priorités immédiates au niveau européen.

Des sujets sur lesquels les agriculteurs français attendent des réponses. Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, sera également à Bruxelles, ce mercredi, pour une série d'entretiens "visant à accélérer le traitement des urgences européennes".

Martin Bourdin (avec T.R.C.)