Ce que les étrangers pensent du 1er tour des régionales: "un avertissement", dit-on en Allemagne

- - FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
La France s'est réveillée ce lundi sous le choc de la percée historique du Front national au premier tour des régionales, le FN arrivant en tête dans six régions. Dans un pays encore traumatisé par les attentats du 13 novembre et toujours marqué par un chômage de masse, le parti de Marine Le Pen a capté environ 28% des suffrages et s'est revendiqué "premier parti de France", devançant la droite (27%) et le PS (23,5%). Une percée historique du FN qui préoccupe aussi à l'étranger notamment en Allemagne où certains observateurs parlent "d'avertissement".
C'est le cas par exemple de Karl Doemens. Malgré les sondages, cet éditoraliste ne pensait pas qu'un tel succès du FN était possible. Il craint désormais que ces résultats boostent la dynamique de l'AfD, l'extrême-droite allemande. "L'AfD a progressé ces derniers mois pour atteindre 10% dans les sondages, constate-t-il. Il y a un groupe toujours plus important de personnes qui se demande à quoi ça rime d'accueillir autant de réfugiés".
"Un désastre pour la France"
Et d'ajouter: "Le fait qu'en France, un parti d'extrême droite atteigne les 30% est bien sûr un avertissement." Pour le francophile Torsten Kühne, c'est surtout un échec pour les projets européens. L'élu conservateur à la mairie de Berlin réclame une réaction politique rapide. "Une France faible, c'est aussi un couple franco-allemand affaiblit", estime-t-il. "La crise des réfugiés, le terrorisme… ce sont des grands défis. Et c'est maintenant qu'il faut avoir des solutions vraiment européennes", poursuit-il.
Les médias allemands ont aussi largement commenté le succès du Front national aux régionales. L'ARD (la première chaîne publique) a ainsi qualifié ces résultats de "désastre pour la France". Une "débâcle" (Der Spiegel) surtout pour le PS de François Hollande. Enfin pour le site Die Zeit, ce résultat a "toutes les chances de rester dans l’histoire comme un dernier coup de semonce pour les électeurs français avant la vraie catastrophe qui se trame depuis des années".